Opération Wuambushu à Mayotte : "J'habite là depuis que je suis née", témoigne une habitante confrontée à la destruction du bidonville de Talus 2
C’est au petit matin, lundi 22 mai, alors que le bidonville Talus 2 était déjà quasiment vidé, que les gendarmes ont commencé la destruction des cases en tôle insalubres. Ils ont visité les bangas, des logis en tôle, pour vérifier que personne n’était resté dedans.
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La colère de plusieurs habitantes délogées
Si la plupart des habitants avaient quitté les lieux dimanche en emportant un maximum de leurs biens, une trentaine de femmes sont restées et ont assisté à la scène, entre colère et tristesse. "Moi, j'habite là depuis que je suis née. C'est là qu'ils vont nous faire du mal comme ça, s'écrie Anisha, 22 ans. Ils proposent des logements de trois mois et six mois. Après on va où ?"
Après vécu ici depuis plus de 10 ans, certains habitants refusent de quitter le quartier, notamment à cause de la scolarisation des enfants. Adjila a décliné un logement à Tsarano à 40 minutes de route de Majikavo.
Le préfet se félicite du "succès" de l'opération
Malgré les protestations, les maisons ont été réduites en poussières par les tractopelles. "C'est 162 bâtiments insalubres, avec une insalubrité reconnue par le juge, qu'on démolit aujourd'hui, se félicite le préfet de Mayotte Thierry Suquet. Cela fait partie de la politique que l'État mène pour lutter contre l'habitat indigne à Mayotte. Donc oui, c'est un succès ! C'est d'autant plus un succès qu'on avait relogé samedi soir 40 familles, la moitié des habitants. Et c'est un excellent résultat."
Lundi à la mi-journée, plus de la moitié des habitants de Talus 2 vont faire l’objet d’une prise en charge sociale et être hébergés durant trois à six mois.
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