Paris : les syndicats des grands magasins s'élèvent contre une ouverture dominicale
Pour attirer les touristes, davantage de magasins pourraient ouvrir le dimanche à Paris, a proposé Laurent Fabius.
Attirer plus de touristes notamment en ouvrant le dimanche ? Pas question pour les syndicats des grands magasins parisiens. Ils ont fustigé, jeudi 19 juin, l'annonce du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui souhaite permettre l'ouverture de certains magasins le dimanche, notamment sur les Grands Boulevards parisiens, pour renforcer l'attractivité touristique de la capitale. Ils ont appelé à la grève mardi 24 juin.
"Tous les syndicats des Galeries Lafayette y sont opposés. Ils auront beaucoup de mal à en discuter avec nous. Il n'y a pas de bénéfice économique", a réagi Céline Carlen (CGT), membre de l'intersyndicale du commerce parisien Clic-P, en pointe contre l'ouverture dominicale des magasins, et qui multiplie les actions en justice pour que le dimanche reste un jour de repos.
"Un cadeau à la distribution"
Dans un communiqué intitulé "Le gouvernement au service des lobbies de la distribution", l'intersyndicale (CGT, SUD, CFDT, CFE-CGC et Seci-Unsa) a réagi en appelant les salariés du boulevard Haussmann à la grève "dès le 24 juin" contre "ce projet qui va détruire leur droit à une vie en dehors du travail"
"Il faut rappeler que l'effet prétendument bénéfique pour l'économie de ces ouvertures n'a été démontré par aucune étude, bien au contraire, et que les dépenses touristiques affectées au commerce de détail occupent une part infime du PIB", relève le Clic-P.
Pour Céline Carlen, la proposition de Laurent Fabius "n'a aucun sens" : "Le seul sens que ça peut avoir, c'est celui d'un cadeau à la distribution qui veut absolument démanteler certains droits du Code du travail".
"La clientèle étrangère ne vient pas le soir"
"Au Printemps, nous sommes tous contre", a également affirmé Philippe Bellanger (CFDT). Pour Bernard Demarcq, de la CGT (syndicat majoritaire du Printemps), le ministre "fait fausse route parce que la clientèle étrangère ne vient ni le soir, ni le dimanche et qu'en plus, les riverains sont absolument contre". Il a également déploré qu'"un gouvernement de gauche cautionne la déréglementation de tous les horaires".
"Le gouvernement fait fi de la position de la mairie de Paris, qui s'est opposée en 2010 à l'extension des ouvertures du boulevard Haussmann, notamment en raison du rejet du projet par les riverains et les salariés concernés", rappelle le Clic-P.
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