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Caisses de retraites dans le rouge, le patronat dévoile ses mesures chocs

Retraite à 67 ans, décote, fusion des deux caisses complémentaires... Le patronat propose une série de mesures chocs pour renflouer les caisses de retraites complémentaires des salariés Agirc-Arrco, qui sont dans le rouge.
Article rédigé par Maxime Bacquié
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Les syndicats patronaux réclament des mesures pour inciter au départ à la retraite à 67 ans © MaxPPP)

La situation des caisses de retraites complémentaires inquiète le patronat. Si rien n'est fait, les réserves de l'Agirc (cadres) seront épuisées à l'horizon 2018 et 2027 pour l'Arrco (les autres salariés du privé). Les organisations patronales (Medef, CGPME et UPA) ont donc transmis vendredi un document aux syndicats de salariés avec toute une série de mesures pour faire des économies, en vue de la négociation paritaire qui doit s'ouvrir mercredi prochain.

La retraite à 67 ans ?

Alors que trouve-t-on dans ce document ? L'idée d'un abattement dégressif revient par exemple sur la table pour les pensions complémentaires perçues avant 67 ans. Pour un départ à la retraite à 62 ans, la décote atteindrait 40 %, puis 30 % à 63 ans, 18 % à 64 ans, 2 % à 65 ans et 1 % à 66 ans. 

L'objectif principal de ces décotes est bien de repousser l'âge de départ à la retraite et non d'augmenter les cotisations comme le réclamaient certains syndicats. Le Medef assure qu'avec cet abattement dégressif, les économies seraient de 2,3 milliards d'euros par an, pour atteindre un montant total de 8,3 miliards d'euros d'ici à 2020 et 17 milliards d'ici à 2040.

Autre piste évoquée par le patronat, la baisse du taux de réversion, c'est-à-dire la part de la pension du défunt versé à sa veuve ou son veuf, qui passerait de 60 à 55 %. Une mesure qui ne ferait économiser que 100 millions d'euros d'ici à 2030.

"Inacceptable" pour les syndicats

Ces propositions ont du mal à passer chez les syndicats de salariés. "Les efforts demandés sont excessifs," estime par exemple Jean-Louis Malys, le négociateur de la CFDT, qui ajoute : "il est inacceptable de partir sur ces bases" .

"On est prêt à faire des efforts, mais il faut qu'ils soient équilibré" Jean-Louis Malys, CFDT
Un traitement de choc réagit Eric Aubin, secrétaire général à la CGT en charge du dossier retraites. "Ils vont créer une décote qui empêchera les salariés de partir à la retraite à 62 ans, " selon lui.

"C'est un traitement de choc qui n'est pas acceptable" Eric Aubin, secrétaire général à la CGT
Pour Philipe Pihet, secrétaire confédéral de FO et vice président de l'Arrco, les propositions du patronat sont inacceptables tant sur la forme que sur le fond. "C'est totalement déséquilibré," martèle-t-il. 
"Sur la forme ce n'est pas acceptable, sur le fond c'est totalement déséquilibré" Philipe Pihet, secrétaire confédéral de FO

Jusqu'à fin juin pour trouver un accord

La CFDT est favorable à une fusion des deux caisses complémentaires en un "régime unifié" d'ici à 2019, mais cette piste fait craindre à la CFE-CGC et à la CGT la fin du statut des cadres.

Toutes ces mesures seront discutées dans la négociation paritaire qui démarre mercredi prochain. Elles s'appliqueraient pour les retraites prises à partir du 1er janvier 2017, pour ceux qui seraient nés après 1957. Les partenaires sociaux, patrons et syndicats de salariés ont jusqu’à fin juin pour négocier le retour à l’équilibre des régimes Arrco et Agirc.

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