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Cryptomonnaies : l'Américain Sam Bankman-Fried, ancien patron de la plateforme FTX, reconnu coupable de fraude

Milliardaire avant 30 ans, Sam Bankman-Fried avait conquis le monde des cryptomonnaies en quelques mois, au prix de risques insensés qui vont le mener en prison.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le fondateur de FTX, Sam Bankman-Fried, quitte un tribunal de New-York (Etats-Unis), le 26 juillet 2023. (MARY ALTAFFER/AP/SIPA)

La star déchue des cryptomonnaies risque de finir ses jours en prison. L'Américain Sam Bankman-Fried a été reconnu coupable des sept chefs d'accusation retenus contre lui, jeudi 2 novembre, par un jury new-yorkais. Accusé de fraude, d'association de malfaiteurs et de blanchiment d'argent, l'ancien dirigeant de la plateforme FTX, qui a fait faillite en novembre 2022, encourt jusqu'à 110 ans de réclusion criminelle au total. Il sera fixé sur sa peine en mars 2024.

Au terme de cinq semaines d'un procès retentissant, le jury l'a reconnu coupable d'avoir utilisé, à leur insu, les fonds déposés par les clients de sa plateforme d'échange de cryptomonnaies. L'argent a alimenté les transactions et placements à risque de sa société d'investissement, Alameda Research, dont les emprunts à FTX ont atteint jusqu'à 14 milliards de dollars environ (13,2 milliards d'euros).

"Sam Bankman-Fried a commis l'une des plus grosses fraudes financières de l'histoire des Etats-Unis", a déclaré le procureur fédéral de Manhattan, Damian Williams, après la lecture du verdict. "Un stratagème à plusieurs milliards de dollars conçu pour faire de lui le roi des cryptos."

Un second procès prévu en mars

Face à l'accusation, l'ancien milliardaire avait tenté de plaider la bonne foi, présentant le visage d'un jeune entrepreneur sans expérience, plutôt que celui d'un criminel. Il avait reconnu de "grosses erreurs", mais avait toujours nié avoir enfreint sciemment la loi. Sam Bankman-Fried avait aussi tenté de charger ses ex-collaborateurs, les taxant tantôt d'incompétence, tantôt de l'avoir averti trop tard ou insuffisamment de la situation financière d'Alameda.

Outre la condamnation de jeudi, l'ancien trader est convoqué pour un second procès, début mars, pour corruption d'agent étranger et donation politique illégale. Il est en effet accusé d'avoir versé approximativement 150 millions de dollars (141 millions d'euros) de pots-de-vin à des officiels chinois. Le diplômé du prestigieux MIT de Boston est aussi visé pour des donations à des hommes politiques, tirées de fond de clients de FTX, notamment à la campagne présidentielle de Joe Biden.

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