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États-Unis : SBF, le fondateur de la plateforme de cryptomonnaies FTX, est en procès pour fraude

Il est surnommé le Mozart des cryptomonnaies. Après une ascension éclair, Sam Bankman-Fried est poursuivi pour fraude. Son procès s'ouvre mardi 3 octobre à New York.
Article rédigé par Olivier Poujade
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le procès pour fraude de Sam Bankman-Fried, le fondateur de la plateforme de cryptomonnaies FTX, débute le mardi 3 octobre à New York. (JUSTIN LANE / EPA / AFP)

"L’une des plus grandes affaires de fraude financière dans l'histoire des États-Unis", c’est de cette manière que la justice américaine présente le procès de Sam Bankman-Fried, le fondateur de la plateforme de cryptomonnaies FTX, valorisée à 40 milliards de dollars et mise en faillite en novembre 2022.

C'est le genre de trajectoire dont l'Amérique raffole. Un prodige du très réputé MIT, La Mecque de la recherche technologique mondiale, qui parvient à amasser, en un temps record, une fortune colossale évaluée à 25 milliards d’euros. Et une chute tout aussi spectaculaire qui pourrait conduire Sam Bankman Fried (SBF), âgé de 31 ans, derrière les barreaux jusqu'à la fin de ses jours.

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Un génie célébré par Tony Blair et Bill Clinton

Un parcours si radical que l'état de grâce ne dure qu’un très court instant. Aux Bahamas, pendant une conférence de quatre jours, organisée en avril 2022, à la tribune aux côtés de celui que l’on surnomme le Mozart des cryptomonnaies, se succèdent Tony Blair, Bill Clinton et toute une constellation d'artistes. Tous célèbrent le génie de SBF, fondateur de FTX, le hub incontournable des échanges cryptos. 80% des fonds de FTX sont issus d'une 1e société Alameda Research, une entreprise spéculant sur la différence de prix des actifs numériques aux quatre coins du monde. Il y a donc le génie d’accélérer la multiplication des profits sur ce marché des monnaies virtuelles. Et il y a le côté disruptif du jeune Californien qui affirme vouloir utiliser cet argent pour le redistribuer.

Une "crypto-philantropie" que résume parfaitement le biographe de Sam Bankman-Fried, Michael Lewis. "Dans les mots de Sam, l’idée c’est que vous pouvez faire carrière dans un domaine que vous estimez utile, devenir médecin en Afrique. Ou alors vous pouvez gagner un maximum d’argent et payer 40 personnes qui deviendront docteurs en Afrique et vous sauverez 40 fois plus de vie", explique le biographe. Sauf qu’il n’y a pas de trace d’un tel investissement avec les profits de FTX. En revanche, on trouve quatre milliards d’euros détournés au profit d’Alameda Research, sa première société. Et huit milliards supplémentaires, évaporés des comptes de FTX et que Sam Bankman Fried est incapable de justifier. "J’ai clairement commis beaucoup d’erreurs. Des fautes que je ne referais plus aujourd’hui, mais je n’ai jamais intentionnellement fraudé. Mais il y a des choses que je penserais différemment aujourd’hui", explique SBF.

Ses anciens collaborateurs plaident coupables

A la barre, face à SBF, il y a une grande partie de ses anciens associés. Ses collaborateurs, avec qui il vivait et dégustait des burgers végétaliens dans une villa de 30 millions d’euros aux Bahamas, ont accepté de plaider coupables en échange d’une réduction de peine. Tous, y compris son ancienne petite amie Caroline Ellison, à qui il a livré les clés de sa première société : Alameda Research. SBF accuse aujourd’hui son ex-petite amie de mauvaise gestion. Préparez les pop-corn : le feuilleton du procès San Bankman-Fried va passionner l’Amérique.

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