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Tesla : Elon Musk confirme l'installation d'une méga-usine au Mexique, avec à terme un million de voitures produites par an

Tesla annonce investir au moins cinq milliards de dollars pour construire une immense usine dans le nord du Mexique. L'annonce est extrêmement bien accueillie dans le pays.
Article rédigé par franceinfo - Emmanuelle Steels
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une station de recharge Tesla pour voitures électriques sur le parking d'un centre commercial à Puebla, au Mexique, le 26 février 2023. (PEDRO PARDO / AFP)

Elon Musk, le patron de Tesla l'a confirmé : le fabricant de véhicules électriques ouvrira une "giga-factory", une méga-usine dans le nord du Mexique, à Monterrey. L'investissement total devrait se situer entre cinq et dix milliards de dollars. Le site sélectionné présente l'avantage d'être proche des États-Unis et l'usine devrait produire un million de véhicules par an.

Au Mexique, on estime que la décision de Tesla s'inscrit dans la tendance au "nearshoring", qui consiste à rapprocher les centres de production des marchés de consommation, en l'occurrence, pour Tesla, rapprocher ses usines des États-Unis. L'annonce de cette installation a galvanisé les milieux économiques, boosté la monnaie nationale, électrisé les médias et mis le monde politique dans tous ses états. 

Une tendance à la délocalisation de proximité

Valeria Moy, directrice de l'Institut mexicain pour la compétitivité, un centre de recherche indépendant, estime que l'annonce d'Elon Musk pourrait redorer le blason du "made in Mexico", alors que le pays figure déjà dans le top 5 des exportateurs automobiles. "L'arrivée de Tesla dote le Mexique d'un attrait particulier, plus que n'importe quelle autre entreprise automobile qui a investi récemment dans notre pays", assure-t-elle.

"L'attention et l'effervescence générées par l'annonce de Tesla sont incomparables."

Valeria Moy, directrice de l'Institut mexicain pour la compétitivité

à franceinfo

Cette tendance à la délocalisation de proximité bénéficie grandement au Mexique, surtout dans le contexte actuel, selon Luis Miguel González, directeur du quotidien El Economista. "À partir du nouvel accord de libre-échange entre le Mexique, les États-Unis et le Canada, explique-t-il, et surtout à partir de la dégradation des relations entre Washington et la Chine, il est beaucoup plus avantageux pour les entreprises américaines d'ouvrir des usines dans des régions proches, comme au Mexique."

Main-d'œuvre qualifiée sur place

Pour convaincre Tesla, le capital humain a aussi joué, d'après Valeria Moy. Ces trente dernières années, une kyrielle de fabricants automobiles ont ouvert des usines au Mexique, en particulier dans le nord du pays, où les travailleurs se sont spécialisés. "Cela permet aux fabricants automobiles d'accélérer leurs opérations, en profitant d’une main-d'œuvre spécialisée qui existe déjà sur place."

Mais un obstacle se dresse sur la route de Tesla : le manque d’eau chronique dont pâtit cette région, selon Luis Miguel González. "Le nord du Mexique ne dispose pas de ressources naturelles, en particulier l'eau, pour garantir un développement industriel à long terme", dit-il. Selon les économistes, des politiques publiques d'envergure s'imposent pour que le "made in Mexico" ait encore de beaux jours devant lui.

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