Pas de suppression de point pour les excès de vitesse de moins de 5 km/h : "C'est une mesure grave", selon le vice-président de la Ligue contre la violence routière

Une autre mesure entre en vigueur à partir de lundi : il est possible de passer son permis dès l'âge de 17 ans. "Il y a lieu d'être inquiet", notamment à cause d'un "problème de maturité [des jeunes] par rapport à la conduite", estime Pierre Lagache.
Article rédigé par franceinfo
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Un contrôle de vitesse sur l'autoroute A31 dans le sens Nancy-Metz, le 14 mars 2023. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Depuis le 1er janvier 2024, les excès de vitesse de moins de 5 km/h ne sont plus sanctionnés que par une amende, et n'entraînent plus de suppression de point. Pour Pierre Lagache, le vice-président de la Ligue contre la violence routière, invité lundi 1er janvier sur franceinfo, c'est "une mesure grave".

Cette nouvelle décision "véhicule l'idée que le petit excès de vitesse ne génère pas d'accidents graves", déplore Pierre Lagache, or "dans 46% des accidents mortels, on a un excès de vitesse inférieur à 10 km/h". Pour appuyer ses propos, il assure que "vous ne trouverez pas un expert digne de ce nom qui expliquera que c'est une bonne mesure". Selon lui, "en termes de communication [...], c'est vraiment une forme d'irresponsabilité à laquelle on assiste".

Le vice-président de la Ligue contre la violence routière évoque également une autre mesure qui entre en vigueur cette année, la possibilité de passer le permis de conduire dès 17 ans, sans conduite accompagnée, et donc de conduire avant la majorité. Une mesure "impréparée", selon Pierre Lagache, puisqu'elle a été décidée sans "étude d'impact". "Il y a lieu d'être inquiet", alerte-t-il, notamment à cause d'un "problème de maturité [des jeunes] par rapport à la conduite". Il rappelle que "les 18-24 ans" représentent "17% des morts sur la route", et sont "deux fois plus" exposés aux risques que la moyenne des conducteurs.

Pour justifier cette possibilité, le gouvernement a notamment avancé le manque de moyens de transport dans les zones rurales. "Ce n'est pas un argument sérieux", oppose Pierre Lagache, qui prend l'exemple de l'Allemagne, "où les jeunes conduisent à 18 ans, ils ont trouvé les solutions". Pour le vice-président, ces décisions sont "populistes" et représentent une "instrumentalisation politique, dans le mauvais sens du terme". Il regrette un "sujet qui n'est pas traité à la hauteur des enjeux".

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