Altice, un colosse aux pieds d'argile ?
Certains le qualifient de "boulimique" car Patrick Drahi achète à crédit dans les télécoms mais aussi dans les médias. Et il est insatiable : SFR, Virgin Mobile, Libération, le groupe l'Express-L'Expansion, Portugal Télécom... et aujourd'hui Cablevision. Pas moins de 16 acquisitions en l'espace de 20 ans pour cet homme d'affaires qui a bâti son empire à partir d'un tout petit opérateur qu'il a créé à Cavaillon dans les années 1990.
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Les limites de la méthode Drahi
Le Franco-israélien, aujourd'hui troisième fortune de France d'après le magazine américain Forbes , s'est enrichi en amassant des dettes. Un système classique, mais qui pourrait aujourd'hui montrer ses limites, explique Christopher Dembik, analyste chez Saxo Bank, car il est basé notamment sur les taux d'intérêts.
Les taux d'intérêts pourraient encore monter. La banque centrale américaine, la Fed, pourrait décider de les relever. Et surtout, les marchés sont échaudés : une autre entreprise, Glencore, spécialisée dans les matières premières, elle aussi très endettée, s'est littéralement effondrée en Bourse il y a quelques jours.
Comment le groupe Altice va-t-il gérer sa dette ?
Patrick Drahi s'endette parce qu'il pense être largement en mesure de rembourser. Comment ? En rachetant des entreprises dans des secteurs en pleine croissance, qui peuvent rapporter gros. C'est le cas du câble aujourd'hui. Autre méthode : tailler massivement dans les coûts, explique Hubert Tassin, analyste, co-fondateur de Bourse Academy.
Le pari est évidemment risqué. Mais Patrick Drahi a pris quelques précautions. D'abord, le gros de sa dette n'est pas à rembourser tout de suite, seulement à partir de 2022. Ensuite, son groupe fait tout pour rassurer les marchés : il y a quelques jours, Altice a même annoncé qu'il n'achèterait plus d'entreprises pendant deux ans.
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