Accusée d'avoir dissimulé une partie de ses recettes au fisc, la brasserie la Rotonde dément formellement
Le magazine économique "Capital" assure que le célèbre restaurant du 6e arrondissement aurait mis en place une caisse noire pendant des années en ne déclarant pas toujours les additions payées en liquide.
La Rotonde, mythique brasserie parisienne très prisée par les people comme les politiques, à l'image d'Emmanuel Macron qui a fêté sa victoire au premier tour des présidentielles en mai 2017, est dans le viseur de l'administration fiscale. Dans un article datant du vendredi 31 juillet, le magazine économique Capital révèle que l'établissement aurait dissimulé une partie de ses recettes en liquide.
"C’est ce qu’a découvert le fisc lors d’un contrôle", en novembre 2013, effectué dans "la brasserie, ainsi qu’au domicile du propriétaire Gérard Tafanel", explique le média. Les inspecteurs des impôts auraient notamment constaté que les tickets de caisse n'étaient pas numérotés, "ce qui empêche de vérifier que tous les tickets sont bien rentrés dans la comptabilité".
Ils auraient surtout découvert dans l'ordinateur de l'établissement la présence de trois fichiers permettant "la suppression de recettes à l'aide d'un outil extérieur”, précise Capital. "Les anomalies [découvertes] révèlent une manipulation destinée à dissimuler des suppressions de lignes", a conclu Bercy selon l'hebdomadaire. Résultat : la brasserie s'est vu notifier un redressement fiscal estimé à 1,6 million d'euros.
"Un pure invention"
Contactés par Le Parisien, les frères Serge et Gérard Tafanel, qui ont racheté le restaurant à leur oncle en 1992, contestent ces accusations. "C'est un tissu de mensonges. Une pure invention", assurent-ils au quotidien.
Antoine Vey, leur avocat parisien, indique au Parisien qu'il "n'a jamais été question de dissimuler des recettes". "A l'origine de cette histoire, précise celui qui conseille également Patrick Balkany, il y a une dénonciation calomnieuse d'un employé d'une société qui vendait et installait dans les restaurants, dont la Rotonde, un logiciel de caisse, logiciel qui présentait une anomalie".
En 2017, le fisc a jugé l’affaire suffisamment grave pour la signaler au parquet de Paris, qui a ouvert une enquête préliminaire pour "fraude fiscale". Depuis, les frères Tafanel ont fait appel devant la cour d’appel de Paris, puis face à la Cour de cassation, au tribunal administratif de Paris et devant le "Conseil d'Etat", indique Le Parisien. Face à l'importance du redressement fiscal, la brasserie a été placée en procédure de sauvegarde par le tribunal de Commerce de Paris.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.