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Perturbation du commerce mondial : "Ce qui est sûr, c'est que ça va durer jusqu'à Noël", estime un économiste

Les pénuries et des retards d'approvisionnement mondiaux ont aussi "un impact sur les prix" selon Sébastien Jean, économiste et directeur du CEPII.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un cargo sort d'un port en face de Bayonne  à Bayonne dans New Jersey aux Etats-Unis, le 6 octobre 2021. (SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

"Ce qui est sûr, c'est que ça va durer jusqu'à Noël", a estimé jeudi 7 octobre sur franceinfo, Sébastien Jean, économiste et directeur du Centre d'études prospectives et d'informations internationales (CEPII), à propos des pénuries et des retards d'approvisionnement qui perturbent la reprise du commerce mondial. Selon lui, "l'offre, la demande et les transports" sont responsables de ces ralentissements, ainsi que les cas de Covid-19 "parmi les marins, ce qui peut entraîner une paralysie des ports".

franceinfo : Il y a forcément un impact sur les prix ? Et est-ce que ça va durer ?

Sébastien Jean : C'est difficile à dire, mais oui, il y a aussi un impact sur les prix. Parce que les prix du transport maritime ont été multipliés par 5 à 10, selon les routes. Ça va durer au moins quelque temps parce qu'il y a des délais de livraison. Tout cela ne va pas se remettre en marche du jour au lendemain. Une des raisons qui aggrave un peu la panique actuelle, c'est le fait qu'on est au moment où on prépare la saison de Noël. Et c'est très important pour beaucoup de commerçants. Ce qui est sûr, c'est que ça va durer jusqu'à Noël. Jusqu'à combien de temps après Noël ? Ça dépendra aussi des secteurs. C'est beaucoup plus long, par exemple, d'ajuster la production de semi-conducteurs que pour les jouets ou les chaussures.

Quelles sont les causes de ces pénuries, de ces difficultés d'approvisionnement ?

Ces pénuries posent problème parce qu'elles sont assez multiples, que ce soit du côté de l'offre, de la demande ou du transport. Pour l'offre, c'est notamment à cause de nouveaux épisodes sanitaires. Le Vietnam, par exemple, qui avait été peu touché dans un premier temps, a été durement touché, et a dû prendre des mesures de confinement qui ont pas mal paralysé sa production. La Chine, elle aussi. Comme ils sont dans une stratégie de "zero-Covid", dès qu'il y a quelques cas, ils sont obligés de fermer des régions entières. Ensuite, la demande est perturbée parce que cette volonté de rebondir entraîne une surconsommation. Enfin les transports ont eux aussi des problèmes parce qu'il y a eu beaucoup de cas de Covid-19 parmi les marins, ce qui peut entraîner une paralysie des ports.

Vous parlez de surconsommation, c'est-à-dire ?

On s'attendait à ce que ces perturbations se résolvent un peu d'elles-mêmes. Et au fond, ce qui est en train de se passer actuellement, c'est qu'il y a de la panique parmi les acheteurs. Car les acheteurs, voyant qu'il n'arrive pas à avoir ce qu'ils avaient commandé, se mettent à commander plus. Mais du coup, la panique des acheteurs s'ajoute à cet embouteillage, et ne fait qu'aggraver la situation.

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