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Jouets de Noël : face à la pénurie de certaines marchandises les prix pourraient grimper

En plus du manque de composants électroniques ou de certaines marchandises, les augmentations des coûts de transport provoquent une envolée des prix des cadeaux de Noël pour les fabricants. 

Article rédigé par franceinfo, Sophie Auvigne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Certains jouets pourraient venir à manquer avant Noël cette année. (SOPHIE AUVIGNE / FRANCE-INFO)

En raison de son jeune âge, Olivia tient dans sa main un objet qu'elle n'a jamais vu, un jouet des années 90 : "Un Tamagotchi, je ne savais pas ce que c'était. On peut jouer tout seul ou entre amis, je me dis que c'est plutôt bien". C'est la dernière génération d'un jouet bourré d'électronique, une denrée rare pour beaucoup d'industries, ce qui pose d'ailleurs un problème pour son créateur Bandai. "C'est surtout la puce électronique qui nous manque, ça a perturbé notre lancement", déplore Mathilde Brassart au service marketing de la marque. "On avait prévu un gros pré-lancement aux mois de mai et juin qu'on a dû décaler pour avoir suffisamment de produits pour cette fin d'année pour tous les enfants. Ça a créé un coup supplémentaire de 5 à 10% en moyenne, que l'on n'impacte pas aux consommateurs, pour l'instant on essaye de retenir sur notre marge."

Dans les magasins de jouets Oxybul, certains prix ont déjà été revus à la hausse puisque toutes les matières premières coûtent plus cher et que le transport par conteneurs a au minimum été multiplié par six. Ce n'est peut-être pas fini selon la directrice Catherine De Bleeker : "ce qui nous touche le plus c'est tout ce qui est papier, carton, bois... on a essayé d'absorber un maximum d'augmentation de prix sur notre propre marge."

"On a dû faire des augmentations de prix comme tout le reste du marché donc on a une augmentation moyenne de 3%, même si tous les produits ne sont pas encore arrivés. On est en septembre, rien n'est figé." 

Catherine de Bleeker, directrice d'Oxybul

à franceinfo

Des retards de livraison à l'horizon

Du côté de King Jouet on prévoit déjà des retards. D'ordinaire, 5 à 10% des produits de Noël ne sont pas encore livrés fin octobre, cette année ce sera le double. "On risque de tomber en rupture sur certains nouveaux produits, courant décembre", confirme Frédérique Tutt, experte pour le cabinet NPD. "On ne peut pas dire que ce sont les produits électroniques plus que d'autres. Certains ont décidé d'acheminer leurs produits par trains plutôt que de prendre des bateaux, ceux-là sont mieux placés."

Pour l'experte, la production européenne est également avantagée cette année : "Lego et Playmobil, qui fabriquent en Europe, sont mieux placés que ceux qui fabriquent en Asie, ou très loin. De la même façon, les jeux et puzzles sont souvent fabriqués en Europe, donc on risque d'avoir moins de soucis sur ces catégories-là."

Bruno Bokanowski, directeur de la rédaction de la revue du jouet, le grand magazine du secteur, n'a donc qu'un seul conseil pour préparer Noël, "je ne pense pas que des jouets vont manquer, par contre les quantités seront peut-être un peu plus limitées. Donc il faudra que les gens se précipitent dans les magasins". Ce qui devrait donc arriver dès le mois prochain." 

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