Découverte : l'école Gulliver reçoit des enfants valides et handicapés
Notre immersion ce soir nous emmène au coeur d'une école hors du commun. L'école Gulliver à Paris est une structure ouverte aux enfants entre 2 et 6 ans. Sa particularité ? Elle mélange enfants valides et handicapés. Ils y partagent leurs activités et les moments de vie.
Loris a toujours le sourire sur le chemin de l'école. Une école où on a décidé de mélanger les enfants handicapés aux autres petits pour gommer les différences. En arrivant, Loris met son étiquette comme les autres. Mais à 5 ans, lui ne s'intéresse pas au petit train, il préfère l'ordinateur.
Elle peut t'aider à jouer.
Oui.
Il a un problème génétique qui l'isolait totalement des autres avant de venir ici.
Elle va un peu trop vite.
Aujourd'hui, le contact est bien plus facile avec ses camarades. Et l'on s'occupe aussi des parents. Tous les matins, Rada, la directrice adjointe sert le café, histoire de mélanger les parents d'enfants handicapés avec les autres, de les sortir de leur isolement et de soulager quelques angoisses.
Dès que mon mari est absent, si jamais je hausse le ton, ça le perturbe. Donc je me maîtrise énormément.
On trouve des éléments toujours pour faire progresser notre enfant, même si c'est autour d'un café, on est dans un cocon.
Puis c'est l'heure du travail.
Bonjour, vous allez bien.
Ouiiii !!.
Rada s'occupe de l'équivalent de la dernière section de maternelle. Sauf qu'ici il n'y a que neuf enfants, du sur-mesure pour chacun. Les plus avancés comme Juliette et ceux qui ont un peu plus de mal. Comme Loris.
Très bien Loris.
Il y a encore quelques mois, il ne savait pas tenir un stylo.
Est-ce que c'est bien le trois ça.
Non.
Sans oublier les autres, Rada prend du temps avec lui.
Le A, il est où.
Là.
Oui, donc il faut.
Corriger.
Et comment on tient son crayon.
Après de gros efforts, Loris parvient maintenant a suivre parfaitement.
C'est difficile.
Non, c'est facile.
Mais ici, c'est aussi l'école de la tolérance.
Est-ce que ici dans le groupe il y a des enfants handicapés.
Nooooon !!.
Les enfants ne voient pas vraiment les différences. Au début, personne ne pense à Loris.
Il est handicapé. Pour le doigt.
Ils croient juste qu'il a un problème au doigt.
Il écrit pas très bien avec le crayon.
Ça te dérange qu'il y ait des enfants handicapés ou pas.
Je joue toujours avec les handicapés.
Et pendant la récréation, tout le monde joue avec tout le monde. Loris, Arthur trisomique ou Ibrahim qui a des troubles du comportement, Chacun trouve sa place, parmi les 36 enfants de cette structure indépendante. Pas d'équipe médicale. Les éducatrices, non spécialisées dans le handicap, restent toute la journée avec les enfants. Ce jour-là, Ibrahim refuse de manger. A 3 ans, il ne parle pas et ne reste pas en place. Aurélia a du mal à le gérer. Cris aigus.
Elle l'isole, mais il va lui arracher les cheveux. La scène ne perturbe pas les autres enfants. Mais une autre éducatrice a pris le relais. Le travail d'équipe est très important.
Y a des jours où tout sera facile, et le lendemain tout sera à reconstruire comme au début de l'année. Ça peut être sur une fraction de seconde du découragement, et les collègues sont là pour calmer un peu le jeu.
Peu à peu, tout s'apaise. Même pour Ibrahim. C'est l'heure de la sieste, avant les ateliers de l'après-midi.
Non, essaie de ne pas mélanger les couleurs.
Arthur, 4 ans, apprend plus que la peinture : à vivre en communauté.
Arthur, c'est pour tous les deux! Je vais en remettre, tu en veux encore ? Mets pas le rouleau dans ta bouche! Ça se mange pas, la peinture.
AU contact des autres, se POSG l', se concentrer.
Au début, après quelques minutes, il passait à autre chose. Il avait tendance à suivre.
Là c'est quand même le dernier.
Oui, c'est assez étonnant. Je pense qu'il prend beaucoup de plaisir à ce qu'il fait.
Une victoire pour Aurélia. Comme pour Arthur, qui ne veut plus lâcher ses pinceaux. Pendant ce temps, Loris fait des envieux.
Il s'éclate dans le bassin de l'école. Et là, tout est permis.
Vous les laissez faire.
Bien sûr ! Ils s'amusent. C'est ce qui compte.
L'an prochain, Loris ira en primaire, dans une classe spécialisée. Un niveau que ses parents n'imaginaient pas qu'il atteindrait avant d'entrer à Gulliver. Mais surtout, ici on lui a permis de vivre une enfance comme les autres, au milieu des autres.
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