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Pendant plusieurs années, Facebook a autorisé Netflix et Spotify à lire vos messages privés

Le "New York Times" révèle que le réseau social a permis à plusieurs géants du web de profiter d'"exceptions de confidentialité". Facebook affirme cependant que ses utilisateurs avaient "dû au préalable explicitement donner leur accord".

Article rédigé par franceinfo
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Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, lors du salon VivaTech à Paris, le 24 mai 2018. (GERARD JULIEN / AFP)

Sur Facebook, vos messages privés ne sont finalement pas si privés. Dans une enquête publiée mardi 18 décembre, le New York Times (en anglais) révèle que le réseau social créé par Mark Zuckerberg aurait permis à des entreprises d'avoir accès aux données personnelles de ses utilisateurs. Et ce, sans jamais avertir ces derniers. Franceinfo vous résume cette nouvelle affaire, après le scandale Cambridge Analytica.

Que reproche-t-on à Facebook ?

"Pendant des années [entre 2010 et 2017], Facebook a donné à certaines des plus grandes entreprises technologiques du monde un accès aux données personnelles des utilisateurs plus intrusif qu'il ne l'a admis, ce qui a eu pour effet d'exempter ces partenaires commerciaux de ses règles de confidentialité", écrit le New York Times, qui s'appuie sur des documents internes et des témoignages anonymes. 

Au total, plus de 150 groupes auraient bénéficié de ces "exceptions de confidentialité". Il s'agit essentiellement d'entreprises du monde de la technologie, de l'automobile et des médias. Parmi elles, figurent plusieurs noms connus : Amazon, Apple, Microsoft, Netflix ou encore Spotify... Tout le monde y trouvait son compte : "Les partenaires de Facebook incitent leurs utilisateurs à s'inscrire sur le réseau social, Facebook leur donne accès à de très nombreuses données personnelles afin d'améliorer leur ciblage publicitaire", décrypte le site 01net.

A quoi ont servi ces données ?

Tout dépend du cœur d'activité des entreprises qui les ont utilisées. Le moteur de recherche Bing, de Microsoft, avait par exemple accès à la liste complète de vos amis. Des informations qui lui permettaient d'améliorer ses suggestions. De son côté, Amazon a pu compléter sa liste d'informations personnelles sur ses utilisateurs (adresse mail, numéro de téléphone...). Yahoo pouvait, lui, accéder à votre fil d'actualité. Quant à Apple, la marque avait la main sur les contacts et l'agenda Facebook de ses clients (même si ces derniers avaient désactivé l'option).

Le New York Times explique également que neuf médias sont cités dans les documents internes qu'il a obtenus – et notamment le journal britannique The Times, qui a eu accès à des listes d'amis. Ce n'est pas tout : le quotidien américain révèle aussi l'existence d'un "deal" entre Facebook, Spotify, Netflix et d'autres entreprises comme la Royal Bank of Canada. En plus d'avoir accès aux conversations Messenger, ces dernières pouvaient aussi écrire des messages... et même en supprimer.

Comment réagit Facebook ?

Facebook a reconnu que ces "partenaires" avaient eu accès à des messages privés. Le réseau social affirme cependant que ses utilisateurs avaient "dû au préalable explicitement donner leur accord sur Facebook". Il dit avoir transmis ces données pour les aider à avoir accès à des outils ou des plateformes développés par d'autres sociétés, appelées "partenaires d'intégration", comme Apple, Amazon, Blackberry ou Yahoo. Facebook dit avoir mis fin à la plupart de ces partenariats ces derniers mois, à l'exception de ceux conclus avec Apple et Amazon.

Surtout, "aucun de ces partenariats ou fonctionnalités n'a donné à ces entreprises accès à des informations sans la permission des utilisateurs, ni enfreint notre accord de 2012 avec la FTC", a déclaré Konstantinos Papamiltiadis, directeur des partenariats avec les plateformes. Le responsable de Facebook fait ici référence à un décret signée avec le Federal Trade Commission, l'autorité américaine de la concurrence, qui a pour but de surveiller comment le réseau social suit et partage les données de ses utilisateurs.

Et les entreprises visées ?

Elles nient avoir bénéficié d'un tel "privilège". Ou assurent ne pas avoir été mis au courant de l'existence de cet "accès spécial". "Des porte-parole ont déclaré que Spotify et Netflix n'étaient pas au courant des vastes pouvoirs que leur avait octroyés Facebook", écrit ainsi le New York Times. Amazon, Microsoft et Yahoo ont de leur côté assuré au journal avoir utilisé les données de manière appropriée, sans donner davantage de détails sur leur accord avec Facebook.

"Nous n'avons aucune preuve que Spotify ait eu accès aux messages Facebook privés des utilisateurs", a réagi la communication de l'entreprise mercredi.

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