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Crash Malaysia Airlines : 6 mois après le drame

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Article rédigé par franceinfo
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David Pujadas : Merci Franck.

Il y a six mois tout juste, disparaissait le Boeing de la Malaysia Airlines. Disparition toujours inexpliquée. Jusqu'à présent, les familles étaient restées discrètes. Elles sortent du silence, voici le récit d'un père. Il est Français, il a perdu son épouse et deux de ses enfants.

Il a longtemps gardé le silence. Ghyslain Wattrelos a perdu sa femme et deux de ses enfants à bord du vol MH370 parti de Kuala Lumpur le 8 mars.

Ils étaient partis tous les trois en vacances scolaires. Ils revenaient passer la 2e semaine avec moi a Pékin où nous habitions. Je les avais vus pendant leurs vacances. Le dernier SMS de ma fille qui était à l'aéroport de Kuala Lumpur et qui chattait avec l'une de ses copines était, "je suis contente de rentrer pour voir mon papa".

La vie a basculé lorsqu'il est arrivé à Pékin. Dans cet aéroport où un membre de l'ambassade de France l'attend pour lui parler.

On m'a dit : "il est arrivé un malheur, votre femme et vos enfants qui étaient dans l'avion de Kuala Lumpur, l'avion s'est abîmé en mer, il n'y a plus d'espoir". Après c'est un souvenir d'horreurs. Pendant deux jours, je suis seul, je refuse de voir qui que ce soit. Des amis viennent pour m'apporter à manger, je refuse de voir les gens.

Les recherches en mer commencent avec des moyens considérables, sans aucun résultat. Ghyslain Wattrelos rentre en France avec le poids de la solitude.

Le plus compliqué, c'est quand vous rentrez chez vous le soir, et que vous retrouvez votre maison où pendant 30 ans y'avait des enfants, des cris, des joies, de la musique. Aujourd'hui, vous rentrez, il n'y a plus rien. Vous êtes seul et vous ne savez pas pourquoi. Il n'y a pas un jour où je ne me réveille pas en me disant: "ce cauchemar va se terminer, ils sont quelque part". Aujourd'hui, je n'ai aucune preuve du crash de cet avion. Je veux savoir la vérité. Il y a 239 familles qui vivent la même chose que moi.

Faute de réponse, ce cadre, dirigeant d'une grande entreprise, a aujourd'hui une certitude: "il y a, dit-il, un mensonge".

Est-ce un détournement qui a mal tourné ? Est-ce qu'il a été attaqué ? Je n'en sais rien. On s'est aperçu qu'on a commencé à nous mentir dès le départ. Nous mentir, se contredire, sans compter aucun soutien de la France.

De nouvelles recherches doivent avoir lieu prochainement au large de l'Australie.

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