Coma : à l'intérieur du cerveau
Cela fait un mois tout juste qu'il a été hospitalisé à Grenoble après son accident de ski et les informations sont rares. Il est toujours question de lésions du crâne diffuses et sérieuses. Son état est qualifié de stable sans autres précisions. Il reste plongé dans le coma.
Et on en vient précisement aux dernières recherches sur les mystères de l'état de conscience minimal. Des examens poussés du cerveau mais aussi des tests psycho-moteurs permettent, aujourd'hui, de sonder la conscience. Une avancée déterminante pour les proches et la prise en charge de ces patients.
Le 9 juin dernier, cette patiente de 50 ans a été renversé par une voiture. Après un mois de coma, elle a enfin ouvert les yeux. Elle ne parle pas. Sa main bouge, mais impossible de dire si elle est vraiment consciente. Ce médecin belge va tenter de le savoir.
Je suis le docteur, ça va ? On va faire 2 ou 3 exercices ensemble.
Susciter à tout prix une réaction.
J'aimerais bien que vous veniez toucher la balle avec votre main.
Chercher à obtenir des mouvements.
J'aimerais que vous suiviez le miroir.
Scruter la moindre manifestation de la conscience.
Suivez le miroir.
A l'hôpital de Liège, dans cette unité spécialisée, des familles du monde entier viennent chercher des réponses sur l'état de leurs proches après le coma. Il y a 2 diagnostics possibles. L'état végétatif où la conscience est absente. Les gestes produits ne sont que des réflexes. Et puis il y a l'état de conscience minimale. Le patient peut par moment reprednre le contrôle sur son corps, son cerveau peut commander de petits mouvements. Durant une semaine, les tests sur la patiente vont s'enchaîner. Si l'on repère des traces de conscience, pour sa famille et les soignants qui l'entourent, rien ne sera plus pareil. C'est la conviction de ce médecin qui dirige le service de diagnostic.
Les études ont montré qu'ils perçoivent la douleur, les émotions. On va changer notre comportement, faire attention a ce qu'on dit, traiter pour la douleur, augmenter nos efforts de rééducation. C'est important de faire cette différence au plus vite après l'accident.
Grâce à l'imagerie médicale, l'équipe tente de dialoguer avec ces patients. Voici l'expérience menée par Steven Laureys. Le patient est placé dans une IRM pour lire son cerveau. Quand on pense "oui" ou "non", rien n'est lisible pour les médecins. Mais quand on s'imagine en train de jouer au tennis, une zone du cerveau s'active. Le médecine demande au malade de pense "tennis" pour dire "non".
Steven Laureys pose une question, le patient répond.
On voit une activation dans la région pariétale. Elle nous dit "non".
Un patient en état de conscience minimale peut ainsi s'exprimer. Mais ce diagnostic est surtout important pour les proches. Patrice Verbriggen, après un accident de mobylette à 16 ans, est en état de conscience minimale. Il ressent des émotion, parfois la douleur. Depuis que ses parents le savent, ça a changé les choses.
Ça nous a permis de nous adapter à sa situation. Il est plus actif dans notre vie sociale et familiale.
Sans ce diagnostic, ses parents ne l'auraient pas autant stimulé comme le montre ce film de vacances. inchangé, én revanche, son état général. Les interrogations les plus douloureuses restent en suspens.
Il voudrait peut-être n'être plus là. On ne sait pas ce qu'il peut penser, s'il pense à quelque chose. On n'a pas de certitudes, non. Sur sa volonté à lui, on ne sait pas.
Des questions, cette famille s'en pose aussi beaucoup. Elle aura peut-être des réponses grâce à ce service unique en son genre qui chaque jour sonde un peu plus les mystères de la conscience.
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