Centrafrique : les difficultés de l'opération Sangaris
Où en est-on sur le terrain, trois mois après l'arrivée de l'armée française ? Le pays, vous allez le voir, est loin d'être pacifié. Sorti de Bangui, des villes entières sont livrées à elles-mêmes.
L'avion frôle les arbres, la forêt s'étend. A 600 km à l'ouest de Bangui, l'armée française se déploie. Aux avant-postes, les hussards parachutistes.
Ceux qui ont des armes, on les désarme. Les autres, ont est là pour leur sécurité.
La piste est presque impraticable, 7 h pour faire 90 km. Sur le parcours, un village apparrment assoupi.
Tu fais sortir tout le monde de la paillote.
Ces habitants seraient des anti-balaka, ces millices chrétiennes qui terrorisent les musulmans. Ils sont fouillés, désarmés: machettes, arc, kalachnikovs. Les militaires s'impatientent.
Les gars, faites-nous gagner du temps. Ils sont où les autres.
Les anti-balaka n'ont pas l'air de vouloir comprendre. Le lieutenant sort son arme secrète.
Napongo tamboula timiska na Sangaris.
Un discours en sango, leur langue, qui demande de rendre leurs armes.
C'est des gens dont une partie commet des exactions et cherche à tuer des musulmans.
L'immensite du pays rend la mission difficile. Quand ils arrivent, les exactions arrêtent. Puis reprennent ensuite. Pour les aider, quelques hommes, dont le pere Isaïe qui recueille dans sa paroisse des musulmans. Au péril de sa vie.
Ce sont les musulmans du quartier. Ils sont menacés par des anti-balaka, qui m'ont dit de faire attention, car ils pouvaient me tuer.
Ces musulmans ne veulent pas quitter la Centrafrique.
Nous sommes nés ici, avons grandi ici, nous sommes mariés. Où on peut partir.
Pour l'instant, ils ne peuvent pas revenir dans leur quartier. Leurs maisons et leurs commerces ont été pillés.
On essaie d'établir un niveau de sécurité minimum pour leur retour. Les musulmans sont un pilier de l'économie dans la ville.
Pour les soldats français, la mission risque d'être plus longue que prévu.
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