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Pyrénées-Orientales : à Canet, la prolifération de crabes bleus est un cauchemar pour les pêcheurs d'anguilles

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Pyrénées-Orientales : à Canet, la prolifération de crabes bleus est un cauchemar pour les pêcheurs d'anguilles
Pyrénées-Orientales : à Canet, la prolifération de crabes bleus est un cauchemar pour les pêcheurs d'anguilles Pyrénées-Orientales : à Canet, la prolifération de crabes bleus est un cauchemar pour les pêcheurs d'anguilles (France 3)
Article rédigé par France 3 - France 3 Languedoc-Roussillon, M.Vinayagamoorthy, P.Georget, B.Sandeaux-Cadet
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Le crabe bleu est un véritable fléau pour les pêcheurs d'anguilles, dans les Pyrénées-Orientales. Le prédateur, aussi beau que destructeur, semble s'être définitivement installé dans les eaux de Canet-Saint-Nazaire.

En 40 ans de métier, jamais Jean-Claude Pons n'avait vu ça : des nasses pleines de crabes bleus, près de 250 kilos par jour, là où lui et un ami péchaient auparavant l'anguille. "Première année, j'en ai attrapé un dans l'année. L'année après, c'était un par jour. Et après ça a continué, continué…", confie le pêcheur. Importé d'Amérique du Nord dans les ballasts des bateaux, ce crabe aux pinces bleus prolifère depuis quatre ans dans les eaux de l'étang de Canet-Saint-Nazaire, dans les Pyrénées-Orientales. Le femelle pond jusqu'à deux millions d'œufs.

Des pêcheurs sans ressource

L'espèce est aussi envahissante que vorace, puisqu'elle dévore aussi bien mollusques, poissons et algues. "On va être obligés d'arrêter l'activité parce qu'on attrape que dalle. Avec ça, on n'attrapera plus rien", déplore Yves Rougé, pêcheur d'anguilles. Un désastre économique mais surtout écologique, car l'anguille, espèce protégée, se fait désormais rare dans l'étang de Canet. "Est-ce qu'elles sont cachées, est-ce qu'elles sont sorties, est-ce qu'elles ont été mangées ? On ne sait pas. Mais en tout cas elles ont tout de même bien disparu pour le moment", explique Pascal Romans, de l'observatoire océanologique de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales).

La pêche intensive est aujourd'hui la seule solution pour réguler la propagation du crabe bleu. Il faut toutefois former et payer les pêcheurs d'anguilles pour cette nouvelle activité. "Tout décideur peut jouer un rôle", rappelle Samuel Cohen-Salmon, ambassadeur du pacte européen pour le climat. Connu pour sa chair délicieuse, la commercialisation du crabe bleu pourrait par ailleurs rapporter gros. 

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