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L'association L214 dénonce les maltraitances animales dans un élevage de porcs mis en avant par Herta

L'association de défense des animaux utilisés dans la production alimentaire annonce porter plainte contre un élevage de l'Allier pour "maltraitance" et pour "tromperie du consommateur".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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L'association de défense des animaux L214 a diffusé le 3 décembre 2020 une vidéo tournée dans un élevage de cochons situé à Limoise, dans l'Allier. (ASSOCIATION L214)

L'association de défense des animaux L214 diffuse vendredi 3 décembre une nouvelle vidéo tournée dans un élevage de cochons situé à Limoise, dans l'Allier. L'élevage en question est mis en avant par Herta pour illustrer sa "filière Préférence". L214 annonce porter plainte contre l'élevage pour "maltraitance" envers les animaux et pour "tromperie du consommateur" contre Herta, qui commercialise des produits charcuterie et traiteur.

L'association a pu tourner une vidéo dans cet élevage notamment dans les salles de maternité, où "les truies mettent au monde des porcelets à la chaîne". On y voit les animaux "enfermés dans des cages à peine plus grandes que leur corps" à tel point que les truies "peinent à se lever".

Dans ces conditions, on voit qu’il leur arrive d'écraser l'un de leurs petits en se couchant

Association L214

Communiqué

Des images montrent aussi des porcelets "qui naissent dans un environnement de métal, de plastique et de béton". Ils sont nombreux à mourir à la naissance. Dans la vidéo, on peut voir l’éleveur ramasser des porcelets "morts par dizaines, et tuer des porcelets jugés trop chétifs en leur fracassant le crâne".

Des "conditions de promiscuité extrême" qui favorisent "les agressions entre animaux" pour L214. "Au lieu de donner plus de place et de la litière aux cochons, on leur coupe systématiquement la queue pour éviter qu’ils se mordent et se blessent", déplore l'association qui rappelle que "cette pratique d’élevage est interdite par la réglementation".

Herta prend "cela très sérieusement"

"C'est un éleveur qu'on aide et qu'on appuie depuis un certain temps", réagit sur franceinfo, Arnaud de Belloy, directeur général d’Herta, qui affirme qu'il y a eu "un audit récent" sur l'élevage en question. "Il y a un vrai besoin d'aider les éleveurs qui veulent franchement s'améliorer, il faut arrêter de les critiquer", s'agace le patron de la marque.

"On verra ce qui est conforme et ce qui est lié à des montages [de la vidéo de L214] et s'il y a des déviations on prendra des actions qui s'imposent."

Arnaud de Belloy, directeur général d'Herta

à franceinfo

Tout en mettant en garde contre d'éventuels "montages" de la vidéo qui tendraient à exagérer la situation, Arnaud de Belloy dit prendre "cela très sérieusement". Selon lui, les membres de L214 sont "des professionnels anti-élevage. Ils font leur propagande. On regardera ce qui se passe et on répondra à tous les éléments".

"Herta nous ment", affirme L214

Pour l'association, il s'agit bien d'un élevage intensif dans des "conditions d'élevage déplorables pour les cochons et non conformes aux exigences réglementaires". "Herta nous ment", clame L214 qui pointe une communication de l'entreprise qui n'est pas conforme à la réalité. La marque met l'accent sur "ses engagements", engagée "filière Préférence" depuis 2013, qui "initie une démarche plus respectueuse de l’environnement et du bien-être animal".

De son côté, Arnaud de Belloy défend ses engagements qui sont mis en oeuvre au prix d'"investissements pour améliorer nos produits". "On veut développer des filières qui soient les plus vertueuses possibles mais tout ne se fait pas en un jour, on n'a jamais dit qu'on était parfaits", rétorque-t-il.

L'enquête de L214 s'est intéressée par ailleurs aux cochons qui partent à l’abattoir, et qui sont "stockés sur un quai pendant plus de 19 heures sans nourriture et sans avoir la place de se coucher tous en même temps. Le chargement se fait à coups d’aiguillon électrique", détaille l'association. Les images montrent également "tout un arsenal de produits médicamenteux, dont des antibiotiques périmés depuis 10 ans".

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