70e anniversaire du Débarquement : le rôle des femmes françaises
Juin 1934, la toute première série produite par Citroën.
Elle a une âme cette voiture, elle n'a pas été restaurée.
Deux ans de travaux avant d'espérer voir cette octogénaire redémarrer. L'histoire héroïque de cette traction n'est pas encore terminée.
Quelques jours après les contingents britannique et américain, le 23 juin 44, 60 femmes françaises ont débarqué à Arromanches. Elles avaient rejoint de Gaulle à Londres et ont traversé l'Europe aux côtés des forces de la Libération. Leurs missions : aider les réfugiés, faire le lien entre les civils, les prisonniers et les armées alliées. Rencontre avec l'une des dernières survivantes.
A chaque fois qu'elle revient sur cette plage, Jacqueline Moncorgé, 91 ans, est fière de mettre son béret militaire. Elle le portait la nuit où elle a débarqué.
C'était une plage couverte de débris de bataille. On avait dû descendre du Liberty Ship et il avait fallu sauter avec son équipement dans une barque. On avait le masque à gaz, le lit de camp, etc.
Le 23 juin, elle sont 60 à débarquer. Jacqueline et ses camarades font partie du 1er régiment féminin de l'armée française. Le Corps des volontaires françaises a été créé en novembre 40 par le général de Gaulle, à Londres.
Alignées dans un ordre parfait, leur tenue impeccable.
Parisienne de confession juive, Jacqueline fuit les nazis et se réfugie à New York avec sa famille. Diplômée en langues, elle décide seule, à 21 ans, de rejoindre les Forces françaises libres à Londres, fin 43.
J'ai eu envie de participer. Quand il se passe une telle catastrophe dans votre pays, on reste pas les bras croisés.
Durant des mois, elle apprendra tout des auxiliaires britanniques: saluer, gérer un secrétariat, conduire des camions, communiquer par radio et tirer au fusil.
Les hommes se moquaient un peu. On a appris a tirer a la mitraillette, moi j'étais zéro! Ça les faisait rire. En général, quand on visait la-bas, je faisais ça, c'était si bruyant.
Avec ses camarades de régiment, elle fait étape a Bayeux. Elles trient les réfugiés, construisent des camps, et mettent sur pied un semblant d'administration française. Ces 60 femmes ne se battent pas mais sont en 1re ligne sous les bombes.
Elle me dit "Quelle nuit on a passé !" Je dis : "ces souris, c'est épouvantable". Elle me dit "mais non, je ne parle pas des souris mais des bombardement Vous avez pas entendu ?". J'entendais rien ! Je dormais comme un bébé.
En août, Jacqueline entre dans Paris avec la 2e DB de Leclerc. 3 jours plus tard, elle part sur le front de l'Est avec les Américains. Et découvre l'horreur. Le camp de Buchenwald. Abandonné à la hâte par les Allemands.
Les charniers sont plus hauts que ça. Des tas de cadavres sont en attente d'être brûlés.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.