Cet article date de plus d'un an.

Désintox. Non, WhatsApp n'est pas plus polluant que tous les jets privés d’Europe.

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par Désintox - Arte
France Télévisions
Dans l’émission “Complément d’Enquête” la semaine dernière sur France 2, le patron d’un groupe d’aviation privée a voulu donner un exemple frappant pour minimiser l’impact environnemental de son secteur face à l'application WhatsApp.

D'où vient l'intox ? 

Dans l’émission “Complément d’Enquête” la semaine dernière sur France 2, le patron d’un groupe d’aviation privée a voulu donner un exemple frappant pour minimiser l’impact environnemental de son secteur : « Vous coupez WhatsApp pendant 2 heures dans le monde, c’est l’équivalent de la consommation de carbone de toute l’aviation d’affaire européenne pendant un an. »

Pourquoi c’est faux ? 

Cette façon de présenter les choses est d’abord trompeuse puisqu’elle compare la pollution d’une activité qui ne concerne qu’une poignée de personnes en Europe, avec celle engendrée par une application utilisée par deux milliards de personnes dans le monde. Ensuite, ne prendre en compte que le CO2 est également une erreur puisque les avions rejettent d’autres polluants directement dans la haute atmosphère.

Surtout, les chiffres sont incohérents. Cela revient à dire que l’application émettrait près de 4 400 fois plus de dioxyde de carbone que toute l’aviation privée en Europe. Soit plus que l’ensemble des émissions de l’aviation mondiale. Or on estime que le numérique dans son ensemble représente entre 3 et 4 % des émissions mondiales de CO2, à peu près autant donc que l’aviation dans le monde. Une seule application, qui n’est d’ailleurs pas la plus consommatrice de données ou d’infrastructures, ne peut donc pas représenter une telle part des émissions.

Et ce n’est pas tout : l’impact du numérique en termes de CO2 est majoritairement lié à la fabrication des appareils qui servent à consulter des contenus, et non aux flux de données. «Couper WhatsApp» comme l’évoque Charles Clair n’aurait donc qu’un impact réduit. Contrairement à une limitation des vols.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.