: Vidéo Un œil sur la planète : "Iran : les victimes de l'embargo"
Les sanctions imposées à l'Iran par les États-Unis et l'Union européenne ne placent pas l'ensemble de la population sur un pied d'égalité. Extrait d'"Un œil sur la planète" diffusé le 13 octobre.
Les premières sanctions des États-Unis contre l’Iran remontent à 1979, date de la création de la République islamique d’Iran. Les relations tendues entre les deux pays n’ont fait qu’empirer depuis. En 2006, les États-Unis ont décidé d’étendre ces sanctions à tous les secteurs économiques, interdisant toute transaction commerciale avec l’Iran. Ces mesures s'appliquent à toutes les sociétés qui commercent avec l'Iran et sont présentes aux États-Unis. En 2012, l’Union européenne a apporté son soutien à cet embargo. Si une grande majorité de la population souffre de ces sanctions, une minorité ne semble pas concernée.
Les privilégiés
Avec 200 sociétés à la pointe des hautes technologies, les entreprises de Pardis Technology Park, baptisé la "Silicon Valley iranienne", n’éprouvent aucune difficulté à s’approvisionner en matériel dernier cri, surtout américain, via des importateurs installés à Téhéran.
Les pasdarans, ces gardiens de la révolution chargés de protéger la République, ont toujours la mainmise sur les principaux secteurs d’activité, dont l’armement, les télécommunications et les infrastructures de transport.
Les victimes à l’intérieur du pays
Mais au quotidien, une large tranche de la population connaît d’énormes difficultés. Le prix du poulet, un des aliments de base de la cuisine iranienne, s’est envolé depuis 2012. Une conséquence directe du renforcement de l’embargo qui empêche la filière avicole d’importer des aliments pour ses volailles. Autre conséquence dramatique, le manque d’accès aux médicaments. Ainsi Manouchehr Esmaili Liousi, 15 ans, atteint d’hémophilie, est décédé en novembre 2012 parce que ses parents ne pouvaient plus se procurer son traitement fabriqué aux États-Unis et en Europe.
Les effets à l’extérieur du pays
Les sanctions économiques ont aussi un impact à l’extérieur du pays. Les entreprises étrangères, et notamment françaises (échaudées depuis l’amende de 6,6 milliards d’euros infligée fin juin à la BNP par les États-Unis, ne peuvent officiellement plus investir. Le manque à gagner est colossal. Cependant, Aymeric de Montesquiou, le sénateur du Gers, en visite à Téhéran au printemps 2014, a pu constater la présence de matériel de fabrication italienne et allemande de facture récente. Car certaines entreprises européennes détournent l’embargo via les Émirats arabes unis. Elles vendent à des entreprises iraniennes basées à Dubaï, qui importent ensuite en Iran.
Ce déséquilibre sera-t-il corrigé après le 24 novembre, la date butoir des négociations sur le nucléaire fixée en juillet dernier lors de la réunion entre les autorités iraniennes et le groupe P5+1 (États-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France et Allemagne) ? Hassan Rohani, le nouvel homme fort du pays, élu en août 2013, a mené campagne pour le redressement économique de l’Iran, s’attirant la confiance d’une majorité de la classe moyenne. Il doit désormais tenir ses engagements.
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