Violences faites aux femmes : comment recueillir la parole des victimes ?
Aider les femmes victimes de violence à sortir de leur silence, c'est le but de la plateforme en ligne, lancée mardi 27 novembre. 24h/24, des policiers et des gendarmes sont là pour aiguiller et soutenir.
À 20 ans, Marjorie, un nom emprunté, est loin de vivre avec l'insouciance des personnes de son âge. Elle ne peut pas travailler et sort très peu de chez elle. Un sentiment d'angoisse ne la quitte plus depuis qu'elle a été violée par l'homme qui partageait la vie de sa mère, alors qu'elle n'était qu'une enfant de 11 ans. "Pendant quelques mois, il a abusé de moi, matin et soir, avant, après l'école, et il me disait que si je disais quelque chose il allait aller en prison. Je n’ai rien dit, j'ai eu peur. Ça a duré cinq ou six mois. J’ai invité des amies pendant cette période où j'habitais là-bas et la nuit quand je dormais, il en a profité pour aller les toucher elles aussi", raconte-t-elle.
Une plateforme pour aider à libérer la parole
À ce moment-là, impossible pour Marjorie de le dénoncer. "Je ne me voyais pas expliquer tous les détails à quelqu'un, même si c'était un policier, c'est compliqué de dire des mots comme ça à cet âge-là", se souvient-elle. C'est finalement, l'une des autres victimes de son beau-père qui brisera le silence. Marjorie va mettre du temps à porter plainte. C'est pour aider cette parole à se libérer qu'une plateforme sur internet a été lancée, mardi 27 novembre, destinée aux victimes de violences sexuelles et sexistes. Son agresseur a été condamné à neuf ans de prison pour viols et agressions sexuelles, il doit être libéré dans les mois qui viennent.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.