Policier relaxé après avoir insulté une femme menacée par son ex-conjoint : une décision "profondément choquante", s'indigne la partie civile

Le lendemain de son appel, la femme avait été rouée de coups par son ex-conjoint. Cela "cautionne qu’un policier insulte une femme qui subit des violences conjugales au lieu de lui apporter de l’aide", dénonce l'avocate de la victime. Sa cliente se sentant "méprisée", elle ne formera pas de pourvoi en cassation.
Article rédigé par franceinfo
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Le fronton de la cour d'appel de Versailles. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

"Cette décision est profondément choquante", dénonce Pauline Rongier, l'avocate d'Ophélie mercredi 28 février auprès de franceinfo, après que le policier du 17 ayant insulté sa cliente a été relaxé. "On reproche aux femmes victimes de violence de ne pas se défendre. Mais lorsqu'on le fait, la police ou la justice ne nous écoute pas", pointe Ophélie, qui ne formera pas de pourvoi en cassation. Son avocate la dit "trop déçue de la justice et fatiguée". Cette décision "cautionne qu’un policier insulte une femme qui subit des violences conjugales au lieu de lui apporter l’aide qu’elle réclame", poursuit Pauline Rongier. 

Le policier de 48 ans a été relaxé mercredi par la cour d'appel de Versailles après avoir insulté Ophélie, une femme qui avait appelé le 17 pour dénoncer des menaces de la part de son ex-conjoint le 31 juillet 2022. Elle avait été rouée de coups par ce même ex-conjoint le lendemain de l'appel. En garde à vue, le fonctionnaire avait admis ne pas avoir pris l'appel au sérieux. Il avait été condamné en première instance à huit mois de prison avec sursis probatoire, assortis d'une interdiction d'exercer la profession de policier pendant 18 mois et d'une obligation d’indemniser la victime. 

"Une belle décision de justice" réduite à néant

Cette décision "déresponsabilise les acteurs essentiels de la lutte contre les violences conjugales que sont les policiers, et va à rebours de tous les efforts qui sont faits aujourd’hui dans notre société pour encourager les victimes à appeler le 17 et porter plainte", déplore Pauline Rongier, qui estime que "l’institution judiciaire protège encore l’institution policière". "C’est un véritable choc" pour Ophélie, confie son avocate qui avait pourtant obtenu une "belle décision de justice" en première instance devant le tribunal correctionnel de Pontoise. "Elle s’était sentie rétablie dans ses droits. Elle se sent aujourd’hui méprisée", ajoute-t-elle.

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