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Lyon, Paris, Strasbourg, Versailles... Des centaines de personnes se rassemblent en soutien à "Julie", qui accuse des pompiers de l'avoir violée

Ces rassemblements étaient organisés avant l'examen, mercredi, du pourvoi en cassation de la victime, qui demande que ses agresseurs présumés soient jugés pour "viol".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Plusieurs centaines de personnes rassemblées à Paris, le 7 février 2021, en soutien à Julie qui accuse une vingtaine de pompiers de viol. (NOEMIE COISSAC / HANS LUCAS)

Plus de 300 personnes se sont réunies, dimanche 7 février, place Saint-Michel à Paris pour demander à la Cour de cassation de requalifier en "viol" des faits présumés d'"atteinte sexuelle" commis par des pompiers sur une mineure en 2009.

Ce rassemblement, à quelques rues du palais de justice, a été organisé avant l'examen, mercredi, par la Cour de cassation du pourvoi de "Julie" (prénom d'emprunt), qui demande que ses agresseurs présumés soient jugés pour "viol". Sa demande avait été rejetée le 12 novembre par la cour d'appel de Versailles. L'étape de mercredi est "quelque part le dernier espoir", a estimé Nelly Martin, manifestante de 69 ans, qui soutient Julie "depuis deux ans".

Emu, le père de la jeune femme s'est dit "extrêmement touché" par ces soutiens. "Ça nous va droit au cœur, car quand on a déposé plainte il y a dix ans, on était méprisé, a-t-il dit à l'AFP. Les choses ont clairement bougé dans la société et même si certains juges sont réticents à cette évolution, aujourd'hui on entend davantage la parole des victimes".

Des faits requalifiés en 2019

Plusieurs militantes féministes participaient au rassemblement, à l'instar de l'élue EELV parisienne, Alice Coffin, pour qui cette affaire est le reflet d'"un système général, en l'occurrence ici de la justice, qui est complice de la culture du viol". "Je ne comprends pas qu'on puisse parler du consentement d'une jeune fille de 14 ans", s'est pour sa part insurgée Cécile Jammet, manifestante de 28 ans.

D'autres rassemblements ont été organisés en France, à Lyon, mais aussi devant le tribunal de Versailles. Ou encore à Strasbourg devant le tribunal judiciaire, où les manifestants scandaient "Violeurs partout, justice nulle part", "La victime, c'est Julie" ou encore "Julie, on te croit".

Agée de 14 ans au moment des faits, "Julie" suivait un traitement médicamenteux lourd qui nécessitait de nombreuses interventions des pompiers : plus de 130 entre 2008 et 2010. Elle avait alors eu des rapports sexuels avec environ vingt pompiers, tous âgés d'une vingtaine d'années, pour la plupart en poste à la caserne de Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine).

Elle a entretenu une relation suivie avec l'un d'eux pendant près d'un an, mais a dénoncé des rapports non consentis, notamment un après-midi chez ce pompier qui se trouvait avec deux collègues. Ces trois pompiers avaient été initialement mis en examen pour "viol sur mineure", des faits passibles des assises. Mais en juillet 2019, le juge avait finalement requalifié ceux-ci en "atteinte sexuelle" et ordonné le renvoi des pompiers en correctionnelle.

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