Féminicides : "On traite les choses à l'envers : il ne faut pas isoler les femmes, mais les auteurs de violences conjugales"
Morgane Seliman, victime de la violence de son conjoint pendant 4 ans, estime que le sujet des violences faites aux femmes est encore sous-estimé et même encore "grandement tabou".
"Je pense qu'on traite vraiment les choses à l'envers : il ne faut pas prendre les femmes pour les isoler, les protéger, mais prendre les auteurs de violences conjugales et les isoler", estime samedi 6 juillet sur franceinfo Morgane Seliman, victime de la violence de son conjoint pendant 4 ans et auteure du livre "Il m'a volé ma vie". Elle s'exprimait lors alors qu'un rassemblement se tenait samedi à Paris, réunissant plusieurs centaines de personnes, pour exhorter le gouvernement à prendre des mesures concrètes contre les féminicides en France.
Je pense qu'en France on sous-estime vraiment ce sujet
Morgane Selimanavec franceinfo
"Quand on va porter plainte - qu'on trouve déjà la force d'aller au commissariat - et qu'on nous dit 'd'ici 3 semaines, on verra ce qu'on peut faire, on commencera à traiter le dossier', c'est incompréhensible", explique l'auteure. "C'est pour ça aussi qu'il y a beaucoup de femmes qui retirent leur plainte".
Un sujet "grandement tabou encore"
"On voit 220 000 femmes violentées chaque année et seulement 1 300 ordonnances de protection. Il y a un gros soucis", estime Morgane Seliman.
"Je milite vraiment pour le bracelet électronique (ndlr : qui permet de géolocaliser les auteurs de violences, afin qu'ils ne s'approchent pas de l'ex-compagne). Ca rassure la personne victime et c'est un garde-fou pour l'auteur", juge encore l'auteure.
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