Droits des femmes : après le scandale provoqué par une vidéo virale, la Chine s'attaque aux trafics de femmes
En cette journée du 8 mars, la Chine a décidé de s’attaquer à la délicate question des trafics de femmes et des mariages forcés dans les campagnes. C’est le sort d’une mère de famille enchaînée par son mari qui a fini par faire réagir les autorités.
Au mois de janvier dernier, la Chine était bouleversée par la vidéo d'une mère de famille, habitant dans la province du Jiangsu. Elle vivait dans une grange, dans des conditions insalubres. Elle était enchaînée à un mur par son mari. Celui-ci l'avait achetée avant de lui faire huit enfants.
Jusqu'ici, le régime fermait les yeux sur ces trafics de femmes, qui permettent de faire face au manque d'épouses dans les campagnes. Mais la souffrance de cette mère a suscité une telle vague d'émotion que les autorités ont été contraintes de réagir.
"Nous voulons un plan de lutte contre ces actes barbares."
Huan Qi, vice-présidente de la Fédérations des femmes de Shanghaïfranceinfo
Le mari a été arrêté. 17 fonctionnaires ont été sanctionnés et plusieurs députés ont aussi déposé des propositions, qui sont examinées cette semaine. "Nous voulons un plan de lutte contre le trafic de femmes, qui soit une déclaration de guerre de la société civilisée contre ces actes barbares", déclare Huan Qi, vice-présidente de la Fédération des femmes de Shanghaï.
Elle estime qu' "il faut des peines de prison pour ceux qui trafiquent et qui vendent ces femmes, mais aussi pour ceux qui les achètent. La difficulté de sauver ces femmes est due à l'obstruction du public et du voisinage qui, souvent, défend ces pratiques."
Vers un alourdissement des peines ?
Les peines de prison encourues par les trafiquants sont aujourd'hui de cinq ans. La députée de la province du Jilin, Zhang Baoyan, se prononce pour des peines plus lourdes. "Il n'y a pas d'effet dissuasif ni d'effet apaisant pour les victimes. Je suggère d'assimiler ça à un crime d'enlèvement et de kidnapping. Les personnes impliquées devraient être condamnées à des peines allant de dix ans à la peine de mort."
Le ministère chinois de la Sécurité publique a lancé le 1er mars une campagne de dix mois pour recenser et identifier les femmes victimes de trafic.
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