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Vidéo Violences à Mayotte : "Ce sont des terroristes", juge le maire de Mamoudzou

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Article rédigé par franceinfo
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"On est en train de réduire" les violences à Mayotte à des attaques entre bandes rivales mais on se trompe depuis 15 ans, soutient le maire de Mamoudzou, chef-lieu du département. "C'est du terrorisme. Ils sont organisés et ils ne se déplacent pas par hasard."

Les violences qui secouent Mayotte depuis une dizaine de jours sont commises par "des terroristes", dénonce mercredi 23 novembre sur franceinfo Ambdilwahédou Soumaïla, maire (LR) de Mamoudzou, le chef-lieu du département. La mort samedi 12 novembre d'un jeune homme tué à la machette a accentué ces violences. Une dizaine de policiers du Raid, l'unité d'intervention d'élite de la police, a été déployée mardi 22 novembre sur l'archipel de l'Océan Indien pour renforcer les forces de l'ordre locales. La députée Estelle Youssouffa a dénoncé lundi sur franceinfo "la passivité du gouvernement, c'est de la non-assistance à population française en danger. On est au bord de la guerre civile".

franceinfo : Qui sont ces jeunes qui s'affrontent ?

Ambdilwahédou Soumaïla : Ce sont des voyous. Ce sont des terroristes qui se déplacent en groupes de 30, de 50 personnes et qui s'attaquent à des honnêtes gens. Cagoulés, armés de machettes, matin, midi et soir, ils s'attaquent à la République. Parce que quand on brûle une mairie, quand on brûle une intercommunalité, quand on s'attaque à la PJJ (Protection judiciaire pour la jeunesse), on veut déstabiliser Mayotte.

Donc ce ne sont pas des règlements de comptes entre bandes rivales ?

Je pense qu'on fait une grosse erreur. On l'a toujours faite depuis quinze ans. On est en train de réduire ça à des violences urbaines, à des attaques entre bandes. Ce sont des terroristes, c'est du terrorisme. Ils sont organisés et ils ne se déplacent pas par hasard. Quand vous êtes 30, voire 50 personnes, vous planifiez vos attaques.

"Quand vous tuez un jeune homme, que vous prenez son corps, vous le découpez, vous l'entreposez devant la route nationale et vous en faites un trophée, ça ne peut pas être de la violence urbaine, c'est du terrorisme."

Ambdilwahédou Soumaïla, maire (LR) de Mamoudzou

à franceinfo

Vous avez une idée du bilan aujourd'hui de ces violences ?

On est en octobre 2022 à 346 faits (de violence). Nous avons six morts, huit tentatives de meurtre. En réalité, le vrai bilan, qui n'est pas du tout mesurable, c'est la terreur psychologique, le dégât psychologique que fait cette violence du quotidien, ce terrorisme du quotidien.

Que demandez-vous aujourd'hui à l'État français et à Emmanuel Macron qui sera aujourd'hui devant les maires de France ?

Au-delà de moi, c'est l'ensemble des Mahorais, c'est l'ensemble des gens qui vivent sur notre territoire, qui demandent de la République. Vous savez nos aïeux, ils se sont battus pendant 50 ans pour être Français. On aime ce pays, on se sent chez nous, on aime la France. On l'a dit, redit à travers les différents référendums. On est arrivé à être un département en 2011. Dans le combat qui a été mené par nos aïeux, il n' y avait qu'un seul message : nous voulons être Français pour être libres. Nous demandons la pleine liberté, donc la sécurité.

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