: Vidéo Une petite-fille de harki se souvient de son arrivée en France
Fatima Besnaci-Lancou attendait depuis des années que la France reconnaisse l'abandon des harkis. Son grand-père a été assassiné quand elle était enfant.
"C'est un immense soulagement. Il fallait que ce soit fait", souffle Fatima Besnaci-Lancou. François Hollande a reconnu la responsabilité de la France dans l'abandon des harkis au cours d'une journée d'hommage, dimanche 25 septembre. Cette reconnaissance, Fatima Besnaci-Lancou, historienne et petite-fille de harki, l'attendait depuis longtemps.
Les harkis sont ces Algériens qui ont combattu aux côtés de la France contre l'indépendance de l'Algérie. Après les accords d'Evian mettant un terme à la guerre, le mot "harki" devient synonyme de traître. Entre 55 000 et 75 000 harkis sont abandonnés par la France en Algérie et victimes de sanglantes représailles de la part des nationalistes. Quelque 60 000 sont admis en France et emmenés dans 42 camps disséminés sur le territoire.
"Tous ces adultes étaient tellement malheureux"
Le grand-père de Fatima Besnaci-Lancou est mort assassiné alors qu'elle avait 8 ans. Sa famille a ensuite vécu dans des baraquements de la seconde guerre mondiale, isolés et insalubres, à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), puis dans le Puy-de-Dôme et les Alpes-Maritimes.
Elle a vécu dans ces camps pendant quinze ans. "Je me souviens du froid, de très très gros chagrins parce qu'on avait laissé ma grand-mère en Algérie alors que mon grand-père venait d'être massacré. (…) Et puis surtout d'être avec tous ces adultes qui étaient tellement malheureux (…)." Avec cette reconnaissance officielle, c'est une page qui se tourne pour la famille de Fatima Besnaci-Lancou.
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