: Vidéo Est-ce qu’on fait la fête différemment aujourd’hui ?
Pour Thibaut de Saint Maurice, professeur de philosophie, la fête est aujourd’hui différente en raison de deux nouvelles caractéristiques liées à notre époque. Premièrement, de nombreuses fêtes débutent aujourd'hui sur les réseaux. “Elles sont annoncées, teasées, préparées. Pendant qu'elles ont lieu, elles sont documentées par de la story, de la photo, des posts, des partages de vidéo, etc. Et ensuite leur mémoire est entretenue quelque temps à travers aussi les réseaux.” La fête aujourd'hui ne serait donc plus simplement un temps vécu sur le moment mais sur un temps plus long de préparation et de diffusion.
La fête, une forme d’affirmation de l’identité
La seconde caractéristique est que “la fête peut être aujourd’hui davantage liée à des formes d'affirmation d'identité”, et donc moins liées à des rituels de calendrier comme les fêtes de village. “Aujourd'hui, par exemple, il y a un vrai sujet sur les questions de genre et les rapports genrés à la fête : comment faire en sorte que la fête soit vraiment égale quand on est un homme, ou quand on est en transition, etc. Parce qu'on s'est rendu compte que, ce n'étaient pas toujours des situations très safes, par exemple, pour les femmes dans des fêtes on n'avait pas le même rapport à la fête. Et donc se pose la question de : comment est-ce qu'on peut réinventer des fêtes qui soient justement en avance sur la société, qui soient des laboratoires d'invention et de production de sociabilité. Il y a cette envie de pouvoir faire la fête, oui, mais en toute sécurité et à égalité.”, explique Thibaut de Saint Maurice.
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