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Vers la fin du droit du sol à Mayotte ?

Le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer Christian Estrosi a annoncé que le gouvernement pourrait remettre en cause le droit du sol à titre {"exceptionnel"} sur l'île de Mayotte, où {"tout enfant né de parents en situation irrégulière"} ne pourrait plus {"réclamer"} la nationalité française.
Article rédigé par franceinfo
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La mesure est préventive : elle viserait, selon l'entourage du secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer, à anticiper une vague d'immigration clandestine massive à Mayotte à la suite des troubles aux Comores, voisin de 70 km à peine de la collectivité d'outre-mer (COM) départementale française.

Cette "décision exceptionnelle sur un territoire qui a une situation géographique exceptionnelle" pourrait s'appliquer à partir du printemps sur cette île de l'océan indien. Christian Estrosi a rappelé ce matin sur France 2, qu'a Mayotte, 30% de la population est aujourdhui en situation irrégulière". Une population qui risque bien de devenir majoritaire d'ici 10 ans.

Parallèlement à cette mesure, une "grande politique de coopération et de co-développement" sera proposée aux Comores, d'où proviennent la plupart des immigrés clandestins, pour leur permettre "de parvenir au même développement économique et social qu'à Mayotte".

Le débat sur le droit du sol à Mayotte n'est pas nouveau : en septembre 2005, François Baroin, ministre de l'Outre-Mer d'alors, avait estimé qu'il "faudrait envisager" la remise en question de ce droit dans "certaines collectivités" ultramarines, dont Mayotte. Ces déclarations avaient suscité une vague de protestations, notamment à gauche. Le Premier ministre Dominique de Villepin avait assuré qu'il n'était pas question de "remettre en cause le droit du sol" en France mais de "trouver une solution au problème de Mayotte". Lors de la campagne présidentielle de 2007, le candidat François Bayrou s'était lui aussi dit "favorable à ce que la nationalité française ne soit plus automatique" en Guyane et à Mayotte, deux territoires affectés par une forte immigration clandestine.

Anne Jocteur Monrozier

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