Vente de Beaune : la Bourgogne fait les yeux doux à l'Asie

Fabrice Luchini ne s'est pas déplacé à Beaune pour rien. Lui qui s'avoue “plutôt Bordeaux” a découvert le Bourgogne et l'a trouvé “totalement exceptionnel”. Lui qui présidait la prestigieuse vente aux enchères des Hospices de Beaune a pu assister à un record : la “pièce du président”, composée de Beaune Premier-Cru de la cuvée Nicolas Rolin, a été adjugée 400.000 euros, soit 800 euros la bouteille. L'argent récolté servira à la lutte contre le cancer, ainsi qu'à la rénovation des Hospices de Beaune et à l'entretien du célèbre Hôtel Dieu.

En valeur absolue, la vente a moins rapporté que l'an dernier : 4,8 millions d'euros au lieu de 5 millions. Mais la récolte était moins abondante et les quantités proposées moins importante, si bien qu'en fait, les cours se sont envolés de 20%. Le millésime 2010 promet d'être de très haut niveau, avec des vendanges tardives et le développement de petites baies très concentrées, une conjonction rare.

Outre Fabrice Luchini, les invités d'honneur cette année étaient Chinois. Le Bourgogne souffre est loin derrière le Bordeaux en Asie. Mais “c'est un marché en pleine explosion”, souligne Michaël Ganne, spécialiste des vins chez Christie's, qui vend 20% de ses vins à des Chinois.

L'appellation Bourgogne a donc décidé de se lancer dans le grand voyage et a décidé de consacrer 1,2 millions d'euros sur trois ans pour une opération séduction, avec des dégustations organisées sur place. Selon le président du bureau de l'interprofession, Pierre-Henri Gagey, “4,5 millions de Chinois ont bu un vin importé en 2009”. Mais la Bourgogne n'a exporté que 800.000 bouteilles, loin derrière le Bordeaux. C'est la France qui est la plus grande amatrice de Bourgogne : elle absorbe 54% de la production. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne sont les principaux marchés à l'export.