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Un vol informatique à l'origine de la liste des évadés fiscaux ?

Une partie de la liste des 3.000 personnes soupçonnées d'évasion fiscale révélée en août par le ministre du Budget Eric Woerth a été volée par un ex-cadre informatique de la banque HSBC à Genève, aujourd'hui réfugié en France, affirme le journal Le Parisien mercredi. Des informations non confirmées par les ministères concernés, qui jurent ne jamais payer pour obtenir ce type d'information.
Article rédigé par franceinfo
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C'est la liste qu'agite Eric Woerth pour faire pression sur les Français et les entreprises qui sont allés cacher une partie de leur fortune en Suisse pour échapper au fisc français. Cette liste de 3.000 évadés fiscaux, portant sur un montant d'un milliard d'euros, aurait été volée à la banque HSBC, selon le quotidien Le Parisien/Aujourd'hui en France de ce matin. C'est un ex-cadre informatique de la banque qui l'aurait téléchargée avant de se réfugier en France. Pour “payer” son asile, laisse entendre le journal, il aurait fourni la liste à la Justice, sans que l'on puisse savoir si l'Etat a payé pour l'obtenir.

“On ne confirme ni n'infirme”, a affirmé le ministère du Budget, en rappelant que le ministre a “toujours assuré qu'il avait plusieurs sources” pour établir la liste et “qu'il n'a jamais payé pour obtenir quelque liste que ce soit”.

De son côté, la ministre de l'Economie Christine Lagarde a affirmé sur RMC avoir appelé son collègue du Budget mercredi matin “pour savoir si on avait payé”. “Il m'a dit “on ne paye pas””, a-t-elle assuré.

PIRATAGE INFORMATIQUE

Selon Le Parisien, un cadre informatique de la HSBC Private Bank de Genève, un franco-italien de 38 ans dont le nom n'est pas révélé, a réussi à pirater le système informatique de la banque et se serait réfugié dans le sud de la France où il a donné ses informations au fisc. Le procureur de Nice, Eric de Montgolfier, aurait ensuite décidé d'ouvrir une enquête préliminaire dans le plus grand secret, soupçonnant certaines personnes de son ressort territorial d'avoir ouvert des comptes dans la banque genevoise pour blanchir de l'argent, raconte le journal.

HSBC a confirmé avoir porté plainte et réclamé la liste que la France refuse de lui rendre. Mais la banque assure que le vol ne porte que sur un nombre de noms inférieur à dix. On est loin des 3.000 qui font les délices de Bercy. La Suisse de son côté a aussi ouvert une enquête. “Le fisc français détient beaucoup d'informations, d'abord parce qu'il y a des sources multiples”", distille Christine Lagarde. “Et puis je vous rappelle que depuis maintenant un an, avec Eric Woerth, on mène un combat forcené pour faire revenir des expatriés fiscaux qui ont choisi un autre pays pour placer leur patrimoine”, a-t-elle ajouté. “On signe aussi avec de multiples pays qui avaient refusé jusqu'à présent de nous donner de l'information, des accords d'échange d'informations. On l'a fait avec la Suisse, on l'a fait avec le Luxembourg. Environ 150 accords ont été signés ces huit derniers mois”, a affirmé la
ministre.

EVASION FISCALE

Selon Me Patrick Rizzo, l'avocat du cadre informatique interrogé par Le
Parisien, l'ouverture de l'enquête a obligé “les autorités fiscales à exploiter ces données” fournies à la France par son client.
_ L'affaire rappelle celle d'une vaste fraude fiscale via le Liechtenstein mise au jour début 2008 par l'Allemagne, impliquant des centaines de contribuables allemands et touchant une dizaine de pays. A l'origine de la traque de l'évasion fiscale, figuraient des documents achetés par les services secrets allemands à un ancien salarié de la banque LGT qui les avait dérobés à son employeur.

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