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Un scanner corporel testé à Roissy

Un scanner corporel à "ondes millimétriques" sera testé à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle à partir d'aujourd'hui. Il sera installé sur les vols à destination des Etats-Unis, et utilisé uniquement sur des volontaires.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France &copy REUTERS / Phil Noble)

Souriez, vous êtes déshabillés ! Les passagers aériens devaient déjà enlever leurs chaussures et leurs ceintures, boire en vitesse leurs bouteilles d'eau, enfermer leurs dentifrices et autres liquides dans des sachets plastiques (transparents, SVP), utiliser des passeports biométriques, justifier leurs voyages auprès de policiers plus ou moins lunatiques, ne plus vouloir faire pipi une heure avant l'atterrissage etc. Ils devront maintenant se soumettre aux yeux électroniques et indiscrets de scanners corporels.

Après l'attentat manqué de Noël dernier contre un avion de la Northwest airlines qui reliait Amsterdam à Detroit, ce type d'équipement jusqu'ici regardé avec une certaine méfiance est devenu le “must” de la sécurité aérienne. Plusieurs aéroports s'en sont immédiatement équipés, notamment aux Etats-Unis, et la Direction générale de l'aviation civile française et Aéroports de Paris ont fini par se laisser gagner par la mode.

Un modèle de scanner corporel sera donc testé, pour une durée encore indéterminée, à l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle, l'une des plus importantes plates-formes aériennes du monde. Il sera installé sur les vols à destination des Etats-Unis, et uniquement sur la base du volontariat. Les passagers auront donc la possibilité de refuser d'y passer, du moins dans un premier temps. Le passage au scanner corporel remplacera la fouille classique, celle qui consiste à enlever chaussures et ceintures.

Il s'agira d'un modèle à “ondes millimétriques”, c'est à dire qu'il s'arrête à la surface de la peau, et ne la pénètre pas, contrairement à d'autres modèles à rayons-X, de type appareils de radios, installés aux USA.

Avec ce type de scanner, tout est visible : “on distingue une silhouette, les volumes, les formes”, explique un représentant de HTDS, entreprise spécialisée dans les scanners.
_ De quoi tout de même faire légèrement tiquer la Commission nationale informatique et libertés (Cnil). Elle préconise une utilisation garantissant le respect et la vie privée des passagers.

La Cnil recommande d'utiliser des représentations schématiques du corps, de flouter le visage et les parties intimes de l'anatomie, de limiter la durée de vie des images au temps nécessaire au contrôle ; de circonscrire la visualisation des images à des locaux fermés et à des personnels habilités et de faire en sorte que les agents ne voient pas en même temps les images et les personnes réelles. Toutes ces mesures ne sont pour l'instant pas mises en œuvre dans les installations actuellement en service dans divers aéroports. De quoi donner envie au passager le plus pressé d'aller prendre le bateau.

Grégoire Lecalot, avec agences

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