Un père toujours sur une grue à Nantes : "Sa souffrance et sa désespérance sont entendues" assure Dominique Bertinotti
Serge Charnay demande
toujours le droit de visite de son fils de six ans. Reclus en haut d'une grue
de l'ancien chantier naval de Nantes, il refuse les propositions de nourriture
et d'eau, selon la préfecture de Loire-Atlantique. Mais la ministre déléguée à
la famille Dominique Bertinotti dit faire confiance aux autorités "qui
sont compétentes pour négocier avec lui, et l'assurer que sa souffrance et sa désespérance
sont entendues ", a-t-elle déclaré, invitée sur France Info ce dimanche
soir.
"Ce qu'on
comprend, c'est qu'il y a de plus en plus de pères qui réclament tout à fait
légitimement de pouvoir exercer leur autorité parentale. Aujourd'hui nous avons
un système qui peut, pour des pères, ne pas être jugé équitable ",
précise la ministre. "Il faut réfléchir sur la façon de perfectionner,
d'améliorer pour faire en sorte que père et mère soient reconnus dans une
fonction d'égalité à l'égard de l'enfant ". Avec la garde des Sceaux
Christiane Taubira, elle recevra la semaine prochaine les associations, dont
SOS Papa, qui plaident pour les droits des pères.
La médiation, pas assez
utilisée
Pour Dominique Bertinotti,
les solutions peuvent se trouver en amont, au moment des procédures de divorce.
"Seuls 8% des divorces ont recours à la médiation, c'est trop peu ",
explique-t-elle. "Cela veut dire qu'on demande à la justice d'arbitrer
alors qu'il n'y a pas eu cette étape ". La ministre recommande donc de
professionnaliser la médiation, "la renforcer, expliquer aux parents
l'intérêt qu'ils ont à trouver des conventions parentales et un équilibre pour
l'enfant ".
En début de soirée
dimanche, Serge Charnay était toujours au sommet de la grue qu'il a escaladée
vendredi matin. Après être descendu en rappel pour peindre un tag sur la grue,
il est remonté. Le préfet de Loire-Atlantique a affirmé qu'il n'y aurait pas
d'intervention des forces de l'ordre pour faire descendre l'homme de la grue.
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