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Total supprime plus de 500 emplois, et provoque un tollé

Quelques semaines après avoir annoncé des bénéfices historiques – près de 14 milliards d’euros, le groupe Total s’apprête à supprimer plus de 550 postes en France. Le gouvernement crie au scandale…
Article rédigé par franceinfo
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"Qu’un groupe comme Total qui fait plusieurs milliards de bénéfices ne soit pas capable (…) d’avoir un comportement exemplaire en termes d’emploi me reste en travers de la gorge", a lancé le secrétaire d’Etat à l’Emploi. "Je trouve ça scandaleux", a encore lancé Laurent Wauquiez.

Même indignation à gauche - une fois n'est pas coutume...

La direction de Total Petrochemicals France (TPF) a présenté ce matin un "plan de consolidation" de la pétrochimie, qui comprend notamment un plan social de 306 postes sur différents sites français. Ainsi, Gonfreville (Seine-Maritime) perdra 130 emplois, selon les syndicats. Carling (Moselle) 64 postes, Mont/Lacq (Pyrénées-Atlantiques) 25 postes, le siège social de La Défense (Hauts-de-Seine) 33 postes. Et puis l’usine de Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) doit fermer, entraînant la disparition de 54 postes.

Double peine pour Gonfreville

Au total donc, 306 postes vont disparaître d’ici 2012 dans la pétrochimie, sans toutefois aucun licenciement sec. Maigre consolation pour les syndicats qui prenaient connaissance quelques heures plus tard d'un second plan social, cette fois dans le raffinage. Ce sont cette fois quelque 249 autres postes qui vont passer à la trappe, principalement à Gonfreville (199 postes). Le siège de La Défense rendra 50 postes.

En contrepartie, TPF promet de monter une usine de production de panneaux solaires près de Carling, ce qui devrait créer une centaine d'emplois. Et au total, quelque 230 millions d'euros d'investissements dans le groupe, qui devraient générer quelque 400 emplois par an.

N'empêche, la pilule est d’autant plus difficile à faire passer que le groupe Total a réalisé en 2008 un niveau de bénéfice jamais atteint par une entreprise française : près de 14 milliards d’euros, en progression de 14% par rapport à l’exercice précédent (lire notre article). Le gouvernement avait alors réclamé de la part du 2e pétrolier mondial un comportement exemplaire en matière d’emploi. Total est en train de livrer en comité central d’entreprise sa propre conception de l’exemplarité.

Gilles Halais avec agences

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