Torture : plusieurs ONG demandent l'interpellation du prince du Bahreïn
La participation du cavalier et fils du roi du Bahreïn aux Jeux équestres de Normandie dérange. Le Cheikh Nasser bin Hamad al-Khalifa est soupçonné de s’être livré en 2011, lors de la révolte au Bahreïn survenue dans le sillage du Printemps arabe, à des actes de torture. "Soit en les ordonnant, soit en pratiquant lui-même la torture sur certaines personnes arrêtées et emprisonnées" , précisé le président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), Patrick Baudouin. Comme le rappelle, Amnesty International 13 opposants, arrêtés après le début du soulèvement, sont toujours incarcérés.
Dans ce contexte, plusieurs ONG dont la FIDH et Amnesty International ont demandé à ce que le fils du roi soit interpellé par la justice et le gouvernement français. Car comme l’a expliqué Patrick Baudouin sur France Info, le prince ne bénéficie d’aucune immunité sur le sol français. "Il est ici pour un séjour privé en tant que participant aux épreuves des Jeux équestres mondiaux. La justice française est parfaitement compétente pour le poursuivre puisqu’elle a ratifié une convention contre la torture."
La France a l'obligation de poursuivre, d’arrêter et de juger les personnes soupçonnées d'actes de torture
Selon cette convention, les autorités françaises ont l'obligation de poursuivre, d’arrêter et de juger si nécessaire toute personne se trouvant sur son territoire soupçonnée d’avoir accompli des actes de torture, précise Patrick Baudouin. Et ce, quel que soit le pays où ces actes ont été commis, quel que soit aussi la nationalité de l’auteur et de la victime.
"Nous avons attiré l’attention des autorités politiques et judiciaires françaises pour leur demander de remplir leurs obligations et au minimum d’interpeller et d’interroger le prince sur les actes qui lui sont reprochés" , a indiqué le président d’honneur de la FIDH. Pour le moment, le prince n’a pas été inquiété. Le roi du Bahreïn, son père, est arrivé ce jeudi à l’Elysée pour un entretien, qui ne figurait pas à l’ordre du jour, avec François Hollande. Peut-être une occasion pour le président de la République d’évoquer ces accusations...
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