Strasbourg : ils filment les gens saouls et mettent les vidéos en ligne
Comment faire cohabiter bars de nuit et habitants d’un même quartier ? La question est délicate et se pose plus particulièrement depuis un an à Strasbourg, où s’est créée une association de riverains. Calme Gutenberg, c’est son nom, se dit excédé par les tapages nocturnes dans le centre-ville de la capitale alsacienne. Pour alerter les pouvoirs publics, l’association a décidé de filmer et de mettre en ligne les vidéos des noctambules.
Régulièrement, sur sa page Facebook et sur Youtube, elle publie ainsi des photos et des vidéos de personnes, souvent passablement éméchées, jugées trop bruyantes. Les visages ne sont pas masqués et donc facilement reconnaissables, ce qui ne manque pas de faire polémique. Certains trouvent le procédé insupportable et contraire au respect de la vie privée.
"Ce n'est pas beau, mais ça fait choc"
Mais Steve, membre de Calme Gutenberg, le justifie par l’absence d’écoute de la part des élus : “A force de ne pas être entendu, il faut montrer les choses. Evidemment, montrer des gens saouls, ce n’est pas très beau, mais au moins ça fait choc ”, explique-t-il. Et de préciser qu’il aura fallu six mois aux élus pour enfin réagir.
Mais si elle réagit, la mairie ne donne pas pour autant raison à l’association de riverains. D’autant que depuis plusieurs semaines, le ton monte sur les réseaux sociaux entre Calme Gutenberg, certains internautes et mêmes certains élus, comme le rapporte Rue 89 Strasbourg. Plusieurs faux comptes Facebook ont pris en grippe l’association et les noms d’oiseaux volent, les uns opposants leur droit à la vie privée, les autres le respect de leur sommeil.
Pour Mathieu Cahn, adjoint au maire de Strasbourg en charge de l’animation, le tapage nocturne doit être sanctionné, mais il ne faut pas pour autant chasser les bars du centre-ville : “Je suis convaincu que les avoir dans la ville, ça contribue à la sécurité des biens et des personnes. Ces bars sont accessibles en transports en commun. Et je préfère quelques nuisances sonores nocturnes plutôt que des morts sur les routes parce que les boites sont situées à l’extérieur de Strasbourg ”.
Une lettre ouverte à la mairie
Estimant une nouvelle fois ne pas être entendue par la municipalité, Nicole Nussbaum, présidente de Calme Gutenberg, a publié une lettre ouverte qui lui est adressée. L’association y demande une nouvelle fois une plus forte réglementation pour les établissements de nuit.
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