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Sous pression d'élus RN, la Fnac retire de ses rayons un jeu de société créé par un groupe antifasciste

Interpellée par des élus du RN mais aussi par un syndicat de commissaires de police, la Fnac a décidé de retirer de la vente "Antifa, le jeu", qui propose d'animer un groupe antifasciste fictif. 

Article rédigé par franceinfo - Antonin Bodiguel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La devanture de la Fnac à Bergerac (Dordogne). (ROMAIN LONGIERAS / HANS LUCAS / AFP)

Le député RN Grégoire de Fournas, exclu 15 jours de l'Assemblée pour y avoir tenu des propos racistes, s'est indigné de la commercialisation d'"Antifa, le jeu", dans un tweet, samedi 26 novembre. "Case 1 : je bloque une fac ; Case 2 : je tabasse un militant de droite ; Case 3 : j’attaque un meeting du RN ; Case 4 : je lance un cocktail Molotov sur les CRS". Ajoutant : "La Fnac, vous n’avez pas honte ?"

Au départ imaginé comme un outil de formation par le collectif antifasciste La Horde, le jeu est commercialisé depuis septembre 2021 par les éditions Libertalia.  

Libertalia dénonce "des allégations mensongères"

Dans la foulée, le député RN du Nord Victor Catteau a fustigé, sur Twitter, un jeu "absolument scandaleux". Puis c'est le Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) qui s'est emparé de la polémique en interpellant directement la chaîne de magasins : "Ce 'jeu' est en vente à la Fnac. Un commentaire pour ainsi mettre en avant les antifas, qui cassent, incendient et agressent dans les manifestations ?"

En réaction, le compte officiel de l'entreprise a réagi dimanche sur le même réseau social, assurant "comprendre que la commercialisation de ce 'jeu' ait pu heurter certains de [ses] publics" et ajoutant "faire le nécessaire pour que le jeu ne soit plus disponible dans les prochaines heures". Contactée par franceinfo, la Fnac n'a pas souhaité apporter de précisions. 

L'annonce du retrait du jeu a suscité la colère des éditions Libertalia, qui ont dénoncé sur Twitter "des allégations mensongères émanant de l'extrême droite puis des forces de répression". "Vous ne nous ferez pas taire !", ont-elles prévenu.

En réponse, de nombreux internautes appellent à boycotter la célèbre enseigne pour leurs achats de Noël via le hashtag #BoycottFnac, et dénoncent un "deux poids, deux mesures" alors que des livres antisémites et racistes continuent d’être vendus. "Rappelons que la Fnac vend Mein Kampf d'Adolf Hitler (version originale et traduite), et Le Grand Remplacement de Renaud Camus", se sont indignés des internautes.

La polémique semble avoir relancé l'intérêt pour le jeu. Libertalia a annoncé, lundi, une réédition. 

Face à la polémique grandissante, le SCPN s'est justifié lundi sur Twitter, précisant qu'il ne s'agissait pas d'"une demande de retrait du jeu, mais d'une simple question posée à la Fnac".

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