Situation toujours incertaine dans les prisons
Les syndicats des surveillants FO et UFAP avaient demandé la suspension des blocages pour organiser des votes locaux après des négociations nocturnes au ministère de la Justice. La CGT, qui avait quitté cette réunion place Vendôme avant son terme, juge pour sa part les propositions insuffisantes et appelle à poursuivre l'action. C'est plutôt ce dernier syndicat, pourtant minoritaire, qui semblait suivi cet après-midi.
Fresnes, Paris-la Santé, Toulouse-Seysses, Mont-de-Marsan, Perpignan, Nancy, Mulouse ou Strasbourg, Saint-Etienne rejettent le projet d'accord, disent les syndicats. En revanche, Bois-d'Arcy et la prison des Beaumettes à Marseille penchent pour l'arrêt du mouvement, tandis que Fleury-Mérogis a décidé de suspendre le blocage. FO a reconnu que les votes rejetant les propositions étaient les plus nombreux. Des manifestations sont envisagées la semaine prochaine devant les préfectures, comme en Alsace.
Contredisant des déclarations du ministre du Budget Eric Woerth, qui excluait en début de semaine toute nouvelle progression de l'enveloppe, l'accord prévoit la création de 174 emplois dans le budget 2010, afin de permettre une meilleur surveillance de nuit dans une soixantaine de petites prisons. Est aussi précisée la création du bureau d'aide sociale pour la pénitentiaire, déjà acquise, avec l'affectation de psychologues, ainsi qu'une mission d'étude sur le régime disciplinaire des surveillants.
Cette concession s'ajoute aux 177 emplois déjà concédés en février, qui viendraient donc renforcer les personnels de jour. Même si elle apparaît limitée au regard des 23.400 surveillants actuels et des problèmes rencontrés dans les 194 prisons où s'entassent 63.351 détenus pour 52.000 places, les syndicats FO et UFAP ont accepté d'étudier la proposition.
Céline Verzeletti, de la CGT, a rappelé qu'elle estimait entre 1.000 et 2.000 emplois les recrutements nécessaires. "Les 174 emplois, moins d'un par prison, c'est minime, ça ne pourra pas avoir d'effet sur les conditions de travail". Le mouvement s'est durci de jour en jour depuis lundi, et la police a dû souvent intervenir sans ménagement lundi, mardi et mercredi pour dégager les accès des centres de détention.
Le conflit plonge le ministère de la Justice dans l'embarras avant le départ programmé de Rachida Dati après les élections européennes du 7 juin où elle est candidate en Ile-de-France. En déplacement en Jordanie lundi, quasi-totalement absente ensuite des discussions conduites par son cabinet, elle est apparue à la table des négociations mercredi, juste après le départ de la CGT. L'ex-ministre PS de la Justice Elisabeth Guigou a parlé jeudi "d'échec total" de Rachida Dati. "Je crois que Mme Dati est ailleurs", a-t-elle estimé sur Radio Classique.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.