Retour sur les 80 km/h : Il est "trop tôt pour tirer des conclusions", souligne la Prévention routière
Emmanuel Macron a fait un geste d'ouverture, mardi 15 janvier, sur cette réforme très impopulaire. "Il faut laisser le temps à cette mesure de prouver son efficacité" demande la Prévention routière.
"Il est beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions, qu'elles soient positives ou négatives, sur la base des chiffres des cinq mois d'application" a estimé mercredi 16 janvier sur franceinfo, Anne Lavaud, déléguée générale de l'association Prévention routière, alors qu'Emmanuel Macron s'est dit ouvert, la veille, à des aménagements concernant la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires.
"Quand la mesure avait été mise en place, une clause de revoyure au 1er juillet 2020 avait aussi été instaurée, pour faire un bilan au bout de deux ans. Il faut laisser le temps à cette mesure de prouver son efficacité" estime la dirigeante associative. "Une fois que les Français auront compris que cela a sauvé des vies, que les blessés sont moins graves, etc, il n'y aura plus de débat et tout le monde adoptera cette mesure".
Laisser le choix aux élus ? Trop compliqué et trop dangereux pour l'association
"Nous, on a la conviction qu'une baisse de la mortalité et de l'accidentologie est due à cette baisse de la vitesse. Des travaux l'ont montré. Les experts du CNSR (Conseil national de la sécurité routière) l'ont démontré, sous le gouvernement précédent. On sait que la vitesse est un facteur aggravant de toutes les autres causes de mortalité" rappelle Anne Lavaud.
Le chef de l'État, Emmanuel Macron, a appelé, mardi 15 janvier, les maires à "faire des propositions" pour améliorer ou modifier cette limitation de vitesse à 80 km/h. Les maires pourraient donc avoir plus d'autonomie dans la fixation de la vitesse maximale autorisée. Pour Anne Lavaud, cela serait une erreur : "On entend trop souvent les Français dire 'c'est compliqué sur la route, la vitesse maximale autorisée change tout le temps, on ne sait jamais à combien il faut rouler'. Si on laisse à chaque élu la possibilité de changer les vitesses maximales sur son territoire, on saura encore moins. Une mesure comme celle-là, ça doit être une mesure nationale et lisible".
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