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Recours au conseil d'Etat, grève des panneaux... Comment les opposants tentent encore de freiner l'entrée en vigueur des routes à 80 km/h

Publié dimanche après des mois de controverse, un décret d'application a officialisé l'échéance du 1er juillet pour le passage de 400 000 km de routes de 90 à 80 km/h. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Changement d'un panneau de limitation de vitesse, à Salses-le-Chateau (Pyrénées-Orientales), le 25 juin 2018.  (MAXPPP)

Ils tentent le tout pour le tout. Les opposants à la limitation de vitesse à 80 km/h sur 400 000 km de routes à double sens, sans séparateur central, redoublent d'initiatives pour freiner cette mesure. Le gouvernement a entériné son entrée en vigueur au 1er juillet, avec la publication d'un décret d'application dimanche 24 juin. Franceinfo fait le tour des actes de résistance.  

Une proposition de loi

Le député (LR) du Cantal Vincent Descœur avait déposé une proposition de loi destinée à permettre aux pouvoirs publics locaux d'"adapter" la réglementation sur les limitations de vitesse. Le texte a donné lieu à de vifs débats à l'Assemblée jeudi 21 juin.

Formant un front commun, des députés de droite comme de gauche ont accusé le gouvernement de mépriser les campagnes, où se situent l'essentiel des routes concernées par la nouvelle limitation. "Cette mesure ignore les difficultés de déplacement dans les territoires ruraux et de montagne", a fustigé Vincent Descœur, s'en prenant à une majorité "qui préfère les cyclistes urbains connectés aux ruraux roulant au diesel". "Plus d’un mort sur deux sur les routes se trouvait sur le réseau secondaire en 2017 et il y a 2,7 fois plus de risques d’être tué en zone rurale que dans une ville de plus de 100 000 habitants", a répondu la ministre auprès du ministre de l'Intérieur Jacqueline Gourault. Le texte a finalement été rejeté à l'issue d'un vote.

Un recours devant le Conseil d'Etat 

Une quinzaine de députés UDI-Agir et LR ont annoncé mardi 19 juin avoir déposé un recours "en excès de pouvoir" devant le Conseil d'Etat. Contactée par l'AFP, la juridiction administrative a indiqué vendredi n'en avoir pour l'instant enregistré qu'un seul, déposé par l'association de la Ligue de défense des conducteurs. Aucune date d'audience n'est encore fixée, a-t-elle précisé.

La "grève des panneaux "

Comme le rapporte Marianne, des élus mènent des actions symboliques sur le terrain. C'est le cas de Valérie Simonet, la présidente (LR) du conseil départemental de la Creuse. Selon elle, la réduction de la vitesse "va contribuer à l'enclavement du département". "En l'absence de concertation, que l'Etat se débrouille", a-t-elle lancé, annonçant refuser de participer à l'installation des nouveaux panneaux et lançant une "grève des panneaux" inédite. 

Le ministère de l'Intérieur évalue à 11 000 le nombre de panneaux de signalisation à changer, pour un coût global de 6 à 12 millions d'euros. Ces modifications sont à la charge des collectivités et doivent ensuite être remboursées par l'Etat.

Des radars recouverts 

Des motards ont mené une opération en Creuse contre l'abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h sur certaines routes. Sur les 13 appareils envisagés, seuls 6 radars ont été recouverts d'affiches et d'autocollants par la Fédération française des motards en colère pour les rendre inutilisables, rapporte, ce samedi, France Bleu Creuse.

Une quarantaine de motards a également muré, à la mi-journée la permanence du sénateur socialiste Eric Jeansannetas, à Guéret, lui reprochant de ne pas s'être opposé au changement de limitation de vitesse. Des parpaings ont également été déposés devant la permanence du député de la Creuse, Jean-Baptiste Moreau (LREM).

Des manifestations

Affichant leur opposition jusqu'au bout, 40 millions d'automobilistes et la Fédération française des motards en colère manifesteront à Paris le samedi 30 juin, à la veille de l'entrée en vigueur de la mesure. Les usagers de la route sont également appelés à manifester partout en France. 

"40 millions d’automobilistes entend utiliser tous les leviers nécessaires pour faire en sorte que le gouvernement renonce à cette mesure aberrante", peut-on lire dans le communiqué posté par l'association sur son site. 

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