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Les départements peuvent enfin revenir aux 90 km/h mais la marche arrière n'est pas si simple

Avec la loi LOM, les Conseils départementaux peuvent légalement choisir de remettre des routes à 90 km/h au lieu de 80, mais c'est plus compliqué que prévu.

Article rédigé par franceinfo, Joanna Yakin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des agents changent les panneaux de 90km/h en 80km/h en juin 2018.  (HERVE KIELWASSER / MAXPPP)

La loi d'orientation des mobilités, appelée loi LOM, a été publiée jeudi 26 décembre au journal officiel. Ce texte prévoit notamment l'assouplissement d'une mesure phare, celle concernant l'abaissement de la vitesse maximale autorisée à 80 km/h sur les routes départementales. Les présidents de conseils départementaux ont désormais la possibilité de pouvoir remonter cette vitesse maximale à 90 km/h sous certaines conditions. Si les élus locaux s'étaient largement battus pour obtenir ce retour en arrière de la part du gouvernement, aujourd'hui, ils ne sont pas forcément tous prêts à sauter le pas, plusieurs cas de figure se profilent.

"C'est quasiment impossible pour nous"

Dans les Alpes-Maritimes, Charles Ginésy, président du Conseil départemental, le reconnait "on nous donne la possibilité de remonter à 90 km/h", et pourtant, cet élu va y renoncer. "Avec des obligations sur le plan des accotements, des bord de chaussée, l'absence de tourne à gauche, il y a toute une série de contraintes qui devront être examinées par une commission locale de sécurité qui font que c'est quasiment impossible pour nous de revenir à 90 km/h", explique Charles Ginésy, "sauf sur des petites portions de routes".

Selon Charles Ginésy, "sur plus de 1 000 km de routes départementales dans les Alpes-Maritimes, seuls 60 à 70 km pourraient être envisagés à une retour à 90km/h". L'élu dénonce "une mystification totale et surtout un éloignement, une fois de plus" de la part du gouvernement.

Dans le Cantal, on veut tout repasser à 90 km/h

Le président du Conseil départemental du Cantal (LR), Bruno Faure, dénonce également ces conditions. Le texte préconise notamment de ne pas repasser à 90 km/h sur des tronçons de moins de dix kilomètres qui comporteraient des arrêts de transports en commun ou seraient fréquentés par des engins agricoles.

Ce n’est certainement pas au gouvernement ou au ministère de l’Intérieur de nous dire ce que nous devons faire.

Bruno Faure

À ces conditions, "venez dans le Cantal, vous ne passerez aucun itinéraire à 90", assure l'élu. Le Cantal va donc demander à repasser "la globalité" du territoire à 90, ce qui concernerait 4 000 km de routes départementales.

Faire du "coup par coup"

Dominique Bussereau, président de l'assemblée des départements de France confirme vendredi 27 décembre sur franceinfo que "trois cas", vont se présenter. Un premier cas avec "des départements qui vont rester à 90 km/h par conviction de leurs élus ou parce que les conditions de remise de certaines parties de routes à 90 km/h leur parait trop coûteuses et trop compliquées", un deuxième cas avec "une partie des départements [qui] va repasser la quasi-totalité de son réseau à 90 km/h" et un troisième cas de département "qui va faire du coup par coup", analyse Dominique Bussereau.

Son département, la Charente-Maritime, fait partie de cette troisième catégorie. "On remettra peut-être certaines portions à nouveau à 90 km/h, on en maintiendra beaucoup à 80 et parfois même (...) on sera même amené à mettre certains courts tronçons à 70 km/h", ajoute-t-il.

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