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Hébergements d'urgence : les associations craignent un manque de places cet hiver

Alors que la préfecture d'Île-de-France a annoncé jeudi 27 octobre, la création de 2 870 places supplémentaires, les associations expliquent que, bien que l'hiver n'ait pas commencé, elles sont déjà saturées.

Article rédigé par franceinfo, Sylvain Tronchet
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Un SDF dans les rues de Paris, en avril 2015. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Les structures d'hébergement d'urgence bénéficieront de 2 870 places supplémentaires pour "mettre à l'abri les personnes à la rue" pendant l'hiver, a annoncé jeudi 27 octobre la préfecture de la région Île-de-France.

Ces places seront ouvertes progressivement à partir du 1er novembre, et toutes devraient être opérationnelles au 15 décembre. Les personnes seront "prises en charge de façon continue, sans remise à la rue le matin." 

Certaines places d'hébergement d'urgence pourraient d'ailleurs être pérennisées après la période hivernale. Mais les associations doutent que le dispositif soit suffisant, expliquent-elles à France Bleu Paris.

Un système déjà saturé

Au Samu social de Paris, par exemple, c'est l'inquiétude, parce que le système est déjà saturé cet automne. Ces derniers jours, tous les soirs, il a fallu répondre qu'il n'y avait pas d'hébergement à 400 personnes en famille, tout comme à des hommes et des femmes isolés.

C'est du jamais vu cette saison, selon Éric Pliez, le président du Samu social : "On voit que les demandes augmentent, malgré les efforts réels de création de places. Nous, on l'analyse comme une difficulté des personnes à sortir des dispositifs."

L'augmentation de la pauvreté et l'arrivée d'un certain nombre de migrants (...) créent une inquiétude supplémentaire.

Éric Pliez, le président du Samu social

"C'est leur rôle de dire que tout va mal"

Du côté de l'État, on souligne que l'on va néanmoins ouvrir 1 100 places de plus que l'an dernier. Le préfet d'Île-de-France, Jean-François Carenco, conteste l'analyse des associations de terrain.

"Je ne vois pas pourquoi cette année on n'y arriverait pas, alors qu'on y arrive depuis trois ans. C'est leur rôle de dire que tout va mal", résume-t-il.

Il y a également les milliers de migrants qui sont encore dans les rues de Paris. La préfecture explique qu'elle dispose de centres spécifiques pour les réfugiés, qui ne prennent pas de moyens sur le dispositif hivernal classique. Ils sont actuellement 7 000, hébergés dans ces structures parfois temporaires en Île-de-France.

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