Affaire Leonarda : l'Elysée envisage de sanctuariser le "temps de vie scolaire"
La présidence de la République s'est exprimée jeudi soir sur les suites possibles de l'enquête administrative sur l'expulsion de la collégienne au Kosovo, dont les résultats sont attendus aujourd'hui.
Après plusieurs jours de silence, l'Elysée réagit devant l'émotion suscitée par l'expulsion de Leonarda. La présidence de la République a expliqué, jeudi 17 octobre au soir, que plusieurs mesures étaient envisagées pour éviter que des enfants soient emmenés par la police alors qu'ils se trouvent en classe ou, comme la jeune Rom envoyée au Kosovo, lors d'une sortie scolaire.
"Si le rapport [de l'enquête administrative] le recommandait, la circulaire de 2012 relative à l'admission exceptionnelle au séjour des personnes étrangères en situation irrégulière pourrait être précisée afin de sanctuariser l'école et le temps de la vie scolaire", a déclaré une source proche de François Hollande. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a répété de son côté que le gouvernement prendrait ses "responsabilités" au vu des résultats de l'enquête, attendus vendredi.
Sortir du silence
François Hollande avait estimé, dans un premier temps mercredi, en marge du Conseil des ministres, qu'il fallait "y voir plus clair avant de commenter les faits", selon la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem. Mais rapidement l'opposition a dénoncé l'attitude de l'Elysée. "Hollande ne peut plus rester silencieux", a estime le président de l'UMP, Jean-François Copé.
Puis, les répercussions de l'affaire, notamment le mouvement lycéen contre les expulsions d'élèves enclenché jeudi, ont poussé l'Elysée à réagir. "C'est un sujet sensible car c'est un marqueur historique à gauche", a déclaré l'Elysée, qui suit le dossier de très près, selon Le Figaro. Quelques jours après la victoire du Front national à la cantonale partielle de Brignoles et devant les risques de division de sa majorité, François Hollande tente donc de reprendre la main.
L'Elysée défend Valls
A l'Elysée, on juge par ailleurs "inacceptables certaines attaques" formulées contre Manuel Valls. Plusieurs personnalités de gauche, à l'instar de Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) et Noël Mamère (ex-EELV), très virulents, ont appelé à la démission du ministre de l'Intérieur.
Et des socialistes en vue, comme Claude Bartolone, sans appeler ouvertement au départ du ministre, ont critiqué avec force les circonstances de l'expulsion de la jeune fille.
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