Retraites : incidents en marge d'une mobilisation record des jeunes contre la réforme
Jamais autant d'établissements n’avaient été perturbés depuis le début du mouvement lycéen contre la réforme des retraites. A 9h30, le ministère de l’Education nationale comptabilisait déjà 379 lycées affectés par la contestation. La Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl), deuxième organisation lycéenne, parle quant à elle de plus de 1.200 lycées mobilisés, dont 850 bloqués ce matin (sur un total de 4.302 établissements en France). Une mobilisation à la hausse également chez les étudiants. 12 des 83 universités ont voté la grève pour aujourd’hui, dont cinq avec des mesures de blocage, selon l'Union nationale des étudiants de France (UNEF), majoritaire. Ce matin, le ministère de l'Enseignement supérieur confirmait le blocage complet de Bordeaux III, Pau et Rennes II, ainsi que des blocages partiels à Caen et Tours. Lyon II a été fermée.
Des incidents en marge des défilés
Dès ce matin, 200 à 300 jeunes avaient investi la Place de la République à Paris, provoquant un immense embouteillage et la colère de certains automobilistes, bloqués par des poubelles renversées et des barrières de chantier.
_ La circulation a pu reprendre progressivement en fin de matinée, les gendarmes mobiles ayant procédé au dégagement du carrefour, sans incident.
Dans le XVème arrondissement, une jeune fille a été brièvement hospitalisée après avoir fait un malaise, du à l’explosion d'un scooter après un feu de poubelle allumé devant l'école élémentaire et le lycée technique de la rue Corbon.
Dans le même temps, à Nanterre dans les Hauts-de-Seine, de nouveaux affrontements ont éclaté vers 9h30 entre les forces de l’ordre et environ 200 jeunes encagoulés rassemblés devant le lycée Joliot-Curie, où hier déjà des heurts violents avaient eu lieu (voir notre article associé).
_ Vers 10h30, une quarantaine de casseurs s’en est pris en outre au tribunal de commerce de Nanterre, brisant notamment des vitres du rez-de-chaussée, a indiqué le préfet des Hauts-de-Seine, Patrick Strzoda.
La tension était également palpable dans le centre de Lyon où, comme à Nanterre, des incidents avaient déjà éclaté hier entre bandes organisées et policiers. Ce matin, les gaz lacrymogènes des CRS répondaient aux fumigènes lancés par les jeunes place de la République et place Bellecour. La préfecture du Rhône confirmait par ailleurs " des dégradations de véhicules et de mobiliers urbains et des voitures retournées" et signalait qu'une demi-douzaine de magasins du centre-ville ont été pillés. Neuf personnes ont été interpellées.
Cécile Mimaut, avec agences
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