: Reportage "Quand on a qu'une seule paye, ce n'est pas facile" : la ville de Ris-Orangis adopte une série de mesures pour accompagner les parents isolés
"Mamans et papas solos, vous n'êtes plus seuls" : voilà le message de la ville de Ris-Orangis, dans l'Essonne. Elle vient de voter, le 22 mai dernier, un statut pour les familles monoparentales avec une série de mesures pour accompagner ces parents célibataires. La mairie prend les devants d'une proposition de loi transpartisane déposée à la suite des émeutes de l'été dernier. Les auteurs des violences, des jeunes souvent issus de familles monoparentales, avaient mis la lumière sur leurs difficultés sociales. A Ris-Orangis, ces mesures soulagent en partie ces mères et ces pères célibataires.
Devant l'école où elle amène son fils de 10 ans, Zara, caissière, raconte ces difficultés du quotidien à jongler entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle : "Il faut tout faire. Il faut l'amener à l'école, il faut le faire sortir de temps en temps… Moi, je me dis que j'ai de la chance parce que j'ai ma famille."
La mairie prévoit des places en crèche prioritaires pour les parents solos de très jeunes enfants, des espaces d'échanges et de détente ou encore un guichet pour les demandes d'aides. De l'espace-temps et de l'accompagnement, c'est ce qui manque à Zara : "Par exemple, j'ai des aides pour la cantine mais même ça, parfois je n'ai pas le temps de le faire alors je paye la totalité. Et ça c'est dur quand même."
Faciliter les demandes d'accès au logement
D'autant plus pour ces familles qui vivent, pour la moitié d'entre elles, avec 1 320 euros par mois. Ris-Orangis veut faciliter leurs demandes d'accès au logement et la construction d'un bâtiment pour les parents solos. Zara écarquille les yeux : "Ah bah je vais me renseigner. Ça m'arrange parce que je suis dans un logement privé et c'est un peu cher pour moi. Quand on a qu'une seule paye à la maison, ce n'est pas facile."
Dans cette ville où 30% des familles sont monoparentales - plus de 1 700 au total - le maire PS, Stéphane Raffali, a voulu mettre en place ces 21 mesures le plus rapidement possible : "Notre intérêt sur ces questions s'est accéléré depuis les émeutes de l'été dernier puisqu'après analyse du profil des enfants, des adolescents, des jeunes adultes qui avaient participé à ces mouvements de révolte, généralement ils avaient connu soit les services de protection de l'enfance, soit avaient grandi dans des familles monoparentales. Donc on s'est dit qu'il fallait absolument travailler à une aide supplémentaire pour ces familles."
Le coût de ces mesures, en partie déjà en place, n'a pas été divulgué par la mairie qui va également proposer des ateliers pour encourager l'apprentissage de la langue française dans les familles allophones, ou encore recenser les agents municipaux bilingues pour accompagner ces familles dans leurs démarches.
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