Un prêtre de Versailles mis en examen pour viol et agression sexuelle
La fidèle avait porté plainte après une liaison d'un an avec le prêtre, qu'elle accuse d'emprise sur elle et sa fille de 13 ans. Le prêtre nie les faits.
Une enquête avait été ouverte après la plainte, en décembre 2016, d'une fidèle, pour elle-même et pour sa fille. Un prêtre catholique de Versailles a été mis en examen pour viol et agression sexuelle, a indiqué, lundi 13 mai, le diocèse de Versailles dans un communiqué. Le père Laurent Thuillier a été mis en examen vendredi, pour "viol sur personne majeure", "agression sexuelle sur mineure", "harcèlement moral" et "sollicitation sexuelle envers une mineure de moins de 15 ans", a indiqué le diocèse. "Je compte sur les uns et les autres pour que (...) nous ayons le courage de la vérité. Cela seul doit nous guider", déclare l'évêque de Versailles.
Mgr Eric Aumonier, a déclaré lundi avoir "pris les mesures nécessaires dès sa connaissance des accusations portées". Il annonce maintenir les mesures conservatoires prises au moment de la dénonciation des faits supposés, "compte-tenu des conditions du contrôle judiciaire demandé par le juge d’instruction". Il s'agit d'une interdiction "d'entrer en contact avec la plaignante, sa famille et ses proches", "d'exercer son ministère de manière publique", de "confesser" et d'une obligation d'"accompagnement spirituel et psychologique".
Une fillette de 13 ans invitée à dormir au presbytère
La fidèle avait porté plainte après une liaison d'un an avec le prêtre au cours de laquelle elle disait avoir subi l'emprise de celui qui était alors son accompagnateur spirituel. Elle s'inquiètait également de la manipulation exercée à ses yeux par ce prêtre sur sa fille de 13 ans, parfois invitée à dormir au presbytère. Ces liens étaient matérialisés par plus de 250 mails et plus de 2 500 SMS - dont certains consultés par l'AFP - adressés par le prêtre à la mère, voire à l'adolescente et parfois assortis de menaces voilées.
Le prêtre, "qui conteste farouchement les faits qui lui sont reprochés, va introduire devant la chambre d'instruction une requête aux fins d'annulation de cette mise en examen", a déclaré Frédéric Landon. "La relation qu'il a pu avoir avec [la plaignante] ne peut constituer en aucun cas une infraction pénale", a-t-il ajouté.
Des "dysfonctionnements" du diocèse dénoncés
En mai 2018, des femmes catholiques pratiquantes de Versailles avaient dénoncé le "silence" et les "dysfonctionnements" du diocèse de la ville dans cette affaire. Elles ont depuis fondé une association baptisée "Comme une mère aimante", visant à soutenir les victimes d'abus de la part de membres de l'institution catholique.
"C'est un soulagement après deux années et demie de procédure", a réagi l'association lundi soir dans un communiqué. "Il est toutefois regrettable et indélicat que les victimes apprennent par le biais d'un communiqué de l'évêché de Versailles les qualifications pénales retenues alors que l'évêché n'est pas 'partie' à la procédure", poursuit l'association. Elle estime que le diocèse de Versailles "n'a guère montré auparavant de considération pour lesdites victimes malgré leurs alertes répétées et leurs demandes de soutien."
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