Silence autour de la pédophilie dans l'Eglise : des croyants partagés face au "péché collectif" avancé par le chef de file des évêques de France
À la paroisse Saint-Ambroise, à Paris, des chrétiens ont réagi à la position prise par Mgr Pontier, président de la Conférence des évêques de France, qui estime que des familles n'ont pas écouté la parole d'enfants victimes.
Si j’avais eu ce genre de problème dans ma famille, j’aurais demandé peut-être de la discrétion", réagit Jacques, fervent croyant, venu écouter un concert en l’église Saint-Ambroise à Paris dimanche 17 février. Il ne contredit pas Monseigneur Pontier, président de la Conférence des évêques de France qui s'est exprimé dans Le Journal du dimanche (JDD), sur le silence autour de faits d'abus sexuels dans l'Eglise. Il estime que "la hiérarchie [religieuse] n'est pas la seule coupable. Des parents très chrétiens ont empêché leurs enfants de parler".
"Tout n’est pas si fondamental. On entend parler d’affaires où il y a eu simplement des embrassades, des caresses, des choses qui ne sont pas vraiment du viol à proprement parler", poursuit Jacques, alors que la sortie du film de François Ozon, Grâce à Dieu sur les scandales de pédophilie dans l'Eglise est contestée. Vanessa n'est pas du même avis.
L'Église reste la principale fautive. "Il y a sûrement des parents qui pour ne pas faire de vagues, se sont tus. Cela n’empêche pas que l’Église a fait beaucoup de mal à des milliers d’enfants", confie-t-elle. Moi, je peux dire que mon père a été abusé pendant son enfance par un prêtre qui était au Congo et mon père a abusé de moi. Ça fait huit ans." Pour Daniel, le silence autour des abus sexuels ne résulte pas d'un "péché collectif", ainsi que l'estime Mgr Pontier. Selon ce croyant, il s'agit de tout assumer. "C’est l’Église qui est responsable de ce qui s’est passé. Je pense qu’il faut punir ces gens-là, mais peut-être aussi en les accompagnant pour éviter qu’ils ne recommencent. On verra", déclare Daniel. À la justice maintenant de faire son travail, ajoute-t-il.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.