Secret de la confession : les prêtres doivent dénoncer les faits de pédocriminalité "à la justice", déclare Gérald Darmanin
Le ministre de l'Intérieur et des cultes a reçu, mardi, Eric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France. "Le secret de la confession s'impose à nous et en cela, il est plus fort que les lois de la République", avait déclaré ce dernier, sur franceinfo, le 6 octobre.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a affirmé, mardi 12 octobre, que les prêtres ayant connaissance de "crimes" contre des "enfants de moins de 15 ans" devaient "porter" ces faits de pédocriminalité "à la justice". Il s'exprimait à l'Assemblée nationale après avoir reçu, en qualité de ministre des Cultes, le président de la Conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort. "Le secret de la confession s'impose à nous et en cela, il est plus fort que les lois de la République", avait déclaré ce dernier sur franceinfo, le 6 octobre.
"J'ai demandé à Monsieur le président de la Conférence des évêques de France de venir me voir", indique @GDarmanin. "Je me suis permis de lui redire, comme je le dis à chacun des cultes, qu'il n'y a aucune loi supérieure aux lois de l'Assemblée nationale et du Sénat". #DirectAN pic.twitter.com/LLy2Vfrufh
— LCP (@LCP) October 12, 2021
Les propos d'Eric de Moulins-Beaufort avaient suscité de vives réactions. "Si un prêtre reçoit dans le cadre de la confession, soit d'une victime, soit d'un auteur, la connaissance de l'existence de faits qui se déroulent (...) alors il a l'impérieuse obligation de mettre un terme à ces faits", a martelé le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti. "Et si [le prêtre] ne le fait pas, il peut être condamné ?" l'a-t-on interrogé. "Il doit l'être, cela s'appelle 'non-empêchement de crime ou de délit'", a répondu le ministre.
Le cofondateur de l'association Vigie de la laïcité, Nicolas Cadène, a notamment rappelé que "la loi de la République l'emporte toujours dans le cadre laïc". L'article 434-3 du Code pénal indique d'ailleurs que "le fait, pour quiconque ayant connaissance d'agressions ou atteintes sexuelles infligées à un mineur de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives (…) est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende". Les peines montent à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende quand les infractions qui ne sont pas dénoncées sont faites sur un mineur de moins de 15 ans.
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