Pédophilie dans l'Eglise : une victime dénonce le silence du lycée jésuite Saint-Louis-de-Gonzague à Paris
Victime d'attouchements dans les années 60, un ancien élève réclame une enquête.
Nouvelle affaire de pédophilie au sein de l'Eglise. Les faits se seraient déroulé cette fois au prestigieux lycée jésuite Saint-Louis de Gonzague, dans le XVIe arrondissement de Paris.
France Info a recueilli et diffusé, mardi 19 avril, le témoignage de Jean-Pierre Martin-Vallas, un ancien élève de cet établissement prestigieux de la rue Franklin. Lors d'une colonie de vacances organisée dans les années 60, le père L, l'un des responsables jésuites de l'établissement, se serait livré à des attouchements.
"Il s'est mis dans mon lit, il a commencé à me caresser le torse en passant ses mains sous ma veste de pyjama et à un moment"
Agé aujourd'hui de 70 ans, Jean-Pierre Martin-Vallas était alors de 8 ans au moment des faits. Jusqu'à 2010, il s'est toujours tu. Il a attendu la disparition de ses parents, qui étaient des proches du père jésuite, pour révéler cette agression.
Une dizaine de témoignages accablants
Persuadé qu'il n'était pas la seule victime, il a alors contacté près de 1 000 anciens élèves pour recueillir d'autres témoignages, et assure en avoir reçu une dizaine particulièrement accablants. Il alerte donc l'établissement et réclame une enquête interne. Mais la direction de l'établissement la lui refuse. L'affaire remonte jusqu’au Provincial, le père Grenet, le chef des jésuites de France, qui lui adresse une fin de non recevoir avec cette réponse : "J'estime que 40 ans après les faits, ces enfants doivent avoir trouvé un équilibre de vie satisfaisant et qu'il n'y a pas lieu de les perturber. De plus, ce prêtre étant mort, il n'y a aucun intérêt à faire une enquête".
Mais l'ancien élève ne baisse pas les bras et saisit le Vatican en 2014, qui a par la suite décidé de créer un groupe d'accueil. Pas question pour autant d'ouvrir une enquête. Alors que l'Eglise de France est secouée par les affaires de pédophilie, les lignes semblent bouger. "Aujourd'hui une chose est sûre, j'envisage de dire aux personnes qui ont été victimes que nous sommes disponibles pour les entendre. Est-ce que je dois faire une enquête ? Honnêtement, je ne peux pas vous répondre aujourd'hui", explique le père Grenet à France Info.
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